Ange Kasongo Adihe : Une plume à cheval entre la presse et le livre

Ange Kasongo Adihe : Une plume à cheval entre la presse et le livre

Autrice de deux ouvrages sur la République démocratique du Congo, RDC, elle sera à l’affiche ce vendredi 8 décembre à l’Institut français de Kinshasa. A cheval entre la presse et le livre, Ange Kasongo Adihe va présenter cet après-midi sa toute récente publication, fruit de plusieurs années d’observation. Professionnelle de médias, chevalier de la plume, la journaliste de l’agence britannique Reuters décortique, à travers « Balobaki », la démocratie congolaise, à l’heure des réseaux sociaux, des fake news et de la manipulation.

Juchée dans l’univers des écrivains congolais depuis la publication, en 2019, de son roman « Les femmes de Pakadjuma », Ange Kasongo Adihe se réjouit de voir réalisé son rêve d’enfance. Fille d’un homme des lettres, auteur d’un livre à caractère chrétien, elle nourrissait l’ambition de devenir un jour journaliste, voire écrivain.

Avec « Balobaki »’ (Ils ont dit, en lingala, NDLR), son deuxième ouvrage préfacé par la journaliste belge Colette Braeckmann et publié chez L’Harmattan, Ange Kasongo maintient son élan dans l’édition du livre, au-delà de l’exercice quotidien de sa plume. Fascinée par son père, alors Directeur d’une entreprise publique et pasteur à Kinshasa, elle le voyait régulièrement écrire et passer le clair de son temps à suivre les informations sur Radio France internationale, RFI.

« Ma passion était aiguisée dès ma tendre enfance »

Une fois inscrite au Lycée Bosangani, l’une des écoles de référence de la capitale, Ange Kasongo optera pour les humanités littéraires. Son diplôme des humanités en poche, elle tournera le dos à la faculté de droit que lui faisait scintiller son frère pour embrasser le journalisme à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication, IFASIC.

« Ma passion pour le journalisme était déjà aiguisée à domicile dès ma tendre enfance, raconte Ange Kasongo. En 2006, j’ai expérimenté mon premier faux direct en rapportant en live à mon père ce qui se passait au lycée Bosangani, lorsque toutes les élèves étaient bloquées à l’école lors des affrontements armés entre les troupes de Jean-Pierre Bemba et l’armée régulière de Joseph Kabila à l’issue des élections. Faute de micro, je me servais du téléphone que mon père m’avait acheté pour décrire l’ambiance de frayeur qui régnait au lycée ».

Historienne du présent

Passionnée par ce parcours de l’historienne du présent, Ange Kasongo s’inscrit en journalisme presse écrite en optant pour la politique étrangère, une fois en licence. Son attention sur le processus électoral en RDC, et par extension en Afrique, s’accrût au sein du Journal du citoyen, le journal école de l’IFASIC, spécialisé dans le traitement des informations électorales. Encore plus, quand elle choisit de consacrer son mémoire de licence sur « Le traitement de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire » (sous Laurent Gbagbo), en réalisant une analyse de contenu sur le magazine Jeune Afrique.

Aiguillée par le destin, Ange Kasongo va avoir l’opportunité de prester pour RFI, le média de préférence de son père, avant de se retrouver à l’Agence France presse (AFP) et… aujourd’hui, à l’agence britannique Reuters. Ce parcours dans l’univers des médias internationaux lui permettra de réaliser que, « derrière chaque média, il y a une ligne éditoriale et surtout des intérêts économiques à défendre ». « Et ça, c’est difficile à contrôler, commente-t-elle. Et quand on est contrôlé, on embarque avec nous, des gens qui nous font confiance ».

Du chevalier de la plume à l’écrivaine

Les différents constats et expériences acquises au fil du temps, Ange Kasongo a tenu à les graver par écrits, à travers des livres qu’elle publie et projette de publier. C’est dans ce contexte qu’elle a commencé par écrire son premier roman « Les femmes de Pakadjuma », plusieurs années après un reportage réalisé dans ce quartier de fortune de Kinshasa où les filles se livrent à la prostitution, suite à la vie précaire menée sur ce site populeux.

A travers « Balobaki », Ange Kasongo consacre sa plume aux réseaux sociaux qui ont pris de l’ampleur dans son pays au point d’avoir des incidences sur les clivages entre les communautés avant, pendant et après les élections. Les internautes se voient manipulés à dessein ou inconsciemment par des fake news (fausses informations), distillées par la désinformation et la mésinformation.

Yves KALIKAT

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