Au Sommet de Bujumbura, l’Angola affiche sa détermination pour la Paix en RDC
Il s’est tenu à Bujumbura le samedi 6 Mai 2023, le XIème Sommet de haut niveau des Chefs d’État et de Gouvernement du Mécanisme régional de surveillance des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo, RDC, et la région des Grands Lacs. Le Chef de l’Etat Congolais, Félix Tshisekedi, y a pris une part active aux côtés de 13 autres Chefs dont Evariste Ndayishimiye du Burundi et Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud. Cette rencontre a été notamment marquée par la détermination exprimée de l’Angola à soutenir la RDC dans sa quête de la paix.
En effet, représenté par Adão de Almeida, son Ministre d’Etat et Chef de Cabinet du Président João Lourenço, l’Angola a réaffirmé l’engagement de son Chef de l’Etat, en sa qualité de médiateur et chef du gouvernement angolais, de continuer de travailler en étroite coordination avec le Processus de Nairobi, en vue de soutenir les efforts de paix dans l’est de la RDC, en espérant que la réunion pourrait indiquer des étapes concrètes vers son harmonisation, comme mandaté par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA en février 2023.
Adão de Almeida, a clairement réaffirmé à cette occasion, la détermination de son pays à continuer à soutenir les efforts de pacification de l’Est de la RDC.
Lors de ce XIème Sommet, marqué notamment par la présence et l’intervention du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de Moussa Faki président de la Commission de l’Union Africaine, le représentant du Président a estimé également qu’il était impératif de revoir l’Accord-cadre de coopération pour la RDC et le Grand Lagos, signé le 23 février 2013.
Pour sa part, le Président Congolais Félix Tshisekedi, a, une fois de plus, dénoncé la violation de l’accord cadre d’Addis Abeba par certains États signataires dont le Rwanda, en soutenant les groupes armés notamment le M23, déstabilisant ainsi la partie orientale de son pays, la RDC.
« Il y a de cela une décennie, la signature de cet accord cadre à Addis-Abeba augurait le lendemain meilleur et radieux pour le peuple de notre région. Nos États souscrivaient et décidaient de faire du respect de la souveraineté et de l’intégrité territorial des pays voisins, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des uns et des autres, de l’interdiction de fournir une assistance aux groupes armés ni à des personnes impliquées dans les crimes de guerre et contre l’humanité ou des crimes d’agression et de la facilitation de l’administration de la justice grâce à l’entraide et à la coopération judiciaire dans la région, la pierre angulaire de notre action collective nous, autres États, géographiquement localisés dans cette région des Grands lacs africains. À la lumière des objectifs consacrés par cet accord historique, d’aucuns auraient préféré que soit célébrée ce jour avec faste, les acquis de notre engagement collectif pour une région des Grands Lacs complètement pacifiée. Hélas !… C’est avec une profonde amertume et une grande désolation que nous constatons 10 années après l’entrée en vigueur de cet accord, la rupture de ce pacte collectif par un État signataire, je citais la République du Rwanda, qui sous couvert du mouvement terroriste du M23, pourtant défait et qu’il a ressuscité s’est donné la liberté d’agresser et d’envahir une partie de la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo. Et ceci, en totale violation de l’engagement régional N° 3 de l’accord cadre dont il est signataire, de même que les chartes des Nations-Unies et de l’Union Africaine dont il est partie prenante, le tout sur fond d’exploitation illégale de nos ressources naturelles… Cette attitude délibérée et plus d’une fois réitérée par un État signataire ne nous impose un choix tout autre que la revitalisation de cet accord tels que l’a notamment recommandé le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine lors de la 1140e session, le 17 février dernier en marge du 26e sommet de l’Union Africaine. Le contexte de la tenue de ce sommet nous commande donc de procéder à une évaluation lucide de ce qui aurait pu être fait, c’est-à-dire entreprendre une réflexion approfondie sur le chemin parcouru dès lors que pour nos peuples et les miens en particulier, nous sommes encore à la croisée des chemins. Ainsi donc, l’évaluation de l’état de mise en œuvre de nos engagements respectifs dans le cadre de l’accord cadre ne saurait être un exercice limitée au seul pays de la région. Celui-ci devrait sans nul doute également requérir l’implication d’autres partenaires ainsi que celles des institutions garantes ».
A noter que c’est le même samedi 6 Mai que le Chef de l’État Congolais, Félix Tshisekedi avait foulé le sol burundais pour participer à ce XIème Sommet des Chefs d’État signataires de l’Accord cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la région.
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