Cadre de concertation Ceni-Candidats présidents de la République : Le grand coup de Kadima !
Ils étaient tous là ou presque, les candidats présidents de la République au scrutin du 20 Décembre 2023, à répondre à l’invitation de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, dans le cadre de concertation entre ces parties prenantes, qui s’est tenu à Kinshasa, le lundi 13 Novembre 2023. A cette occasion, le Président de la Centrale électorale, Denis Kadima, a remis à chaque candidat la cartographie des bureaux de vote ainsi que le fichier des électeurs.
L’absence de Denis Mukwege et de Moïse Katumbi, deux candidats de l’opposition à la présidentielle de Décembre 2023 semble avoir été renvoyée à l’arrière-plan, la poignée des mains historique entre Félix Tshisekedi et Marti Fayulu lors de cette cérémonie a pratiquement volé la vedette à tous les autres détails.
Prenant la parole à cette occasion, Denis Kadima a fait un discours synthèse du processus électoral tel qu’il s’est déroulé jusqu’à présent, à moins d’une semaine du début de la campagne électorale.
« Si certaines parties prenantes se délectent des difficultés de la CENI, ces parties prenantes participent alors à la régression générale du pays car la RDC ne peut pas se payer le luxe de perpétuer une culture du non-respect des délais constitutionnels ou d’échecs électoraux successifs (…) Dans plusieurs territoires, le matériel et le personnel de la CENI ont été pris en otage par des groupes armés (…) Lors de l’enrôlement des électeurs, la CENI a perdu 33 agents et policiers par noyade ou encore victimes des groupes armés. Il est aisé de critiquer le processus mais très peu de parties prenantes analysent le contexte dans lequel se déroulent les opérations électorales. Dans plusieurs territoires, le matériel et le personnel de la CENI ont été pris en otage par des groupes armés (…) En dépit de toutes difficultés, la CENI a travaillé dure pour franchir chaque étape inscrite dans son calendrier et ne s’est pas fermée de toute critique ou observation, bien au contraire, elle s’est montrée réceptive et à l’écoute des parties prenantes, elle a à plusieurs occasions monté sa bonne foi et se refuse d’être subjective. Tout ce que la CENI met en œuvre pour garantir la crédibilité, la transparence et l’inclusion du processus est fait par conviction (…) Les erreurs constatées sont rapidement prises en charge pour améliorer le processus, quand une idée est communiquée de bonne foi, elle est prise en compte, la CENI ne considère pas cela comme une faiblesse (…) J’aimerais enfin dire que la CENI et l’ensemble des parties prenantes sont toutes dans le même bateau. Si ce bateau chavire, il n’est pas dit que seule la CENI coulerait (…) il y a une catégorie de parties prenantes qui n’a cessé de discréditer la CENI. J’aimerais ici paraphraser le Seigneur Jésus-Christ qui sur sa croix disait : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font… ».
A noter que pour les scrutins du 20 décembre 2023, le président de la CENI présente les données cartographiques ci-après :
– 22.284 Sites de vote ;
– 24.889 Centres de vote ;
– 75.478 bureaux de vote, dont 22 dans 5 de la diaspora ;
– 176 Centres Locaux de Compilation des Résultats vont fonctionner à travers le pays et il est prévu au maximum 680 électeurs par bureau de vote.
Pour certains analystes, Denis Kadima a, par cette cérémonie, réussi à marquer un grand point, à ce niveau du processus électoral, en réunissant pratiquement tous les candidats en présentiel. Cependant, rien ne rassure qu’il aura aussi réussi à apporter de réponses aux préoccupations fondamentales régulièrement exprimées par certaines parties prenantes du processus, l’image de la réaction de Martin Fayulu : « Père pardonne Kadima d’avoir choisi d’organiser un processus opaque. Il a aussi rappelé que le crime parfait n’existe pas ».