EGCM : Quid de la protection des journalistes contre l’arbitraire ?

EGCM : Quid de la protection des journalistes contre l’arbitraire ?

Les travaux des états généraux de la communication et des médias, EGCM, en République démocratique du Congo, RDC, se sont ouverts le mardi 25 janvier à Kinshasa. Ce, en présence des officiels, des professionnels des médias de tous les horizons ainsi que des partenaires de tout acabit. Des assises dont la cérémonie inaugurale qui a eu lieu à Kempinsky-Fleuve Congo hôtel a été honorée de la rehaussé de leur présence du président congolais Félix Tshisekedi. Les professionnels des médias et de la communication espèrent trouver à cette occasion des réponses à leurs préoccupations les plus profondes, dont la sécurité des journalistes.

Le secteur des médias est en crise, comme d’aileurs la plupart d’autres secteurs en RDC. C’est dans le souci de redorer son blason que les autorités et les acteurs du secteur sont arrivés à la tenue de ces travaux, avec pour thème. : « Les médias congolais : quelles perspectives à l’ère du numérique et des enjeux et défis du développement durable ? ». Des assises qui visent à jeter un regard rétrospectif sur les pratiques de la presse et de la régulation des médias, et de dégager les perspectives au moyen d’un dialogue proactif et inclusif entre les parties prenantes.

Le ministre de tutelle Patrick Muyaya lors de son mot de bienvenue à l’occasion de l’ouverture des Etats généraux de la communication et des médias, EGCM
(Photo droits tiers)

Si le ministre de tutelle Patrick Muyaya, a insisté dans son mot de bienvenue sur le besoin de requalifier la profession actuellement gangrenée par la présence des moutons noirs, en lui dotant d’un statut spécifique que pourrait lui conférer l’Ordre des journalistes à l’instar des autres corporations, le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi a de son côté souligné que la tenue de ces assises est une occasion pour les professionnels des médias de réinventer leur secteur surtout en ce temps où les médias classiques notamment, la télévision, la radio et la presse se retrouvent en face d’un choix crucial, celui de disparaître ou de s’adapter suite à la numérisation de l’outil de l’information.

Le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi prononçant son speech à l’inauguration des Etats généraux de la communication et des médias, EGCM, (Photo droits tiers)

Réconnaissant les difficultés dont font face les professionnels du secteur, Félix Tshisekedi a a dit attendre les résolutions des travaux pour voir dans quelle mesure accompagner la presse dans son volet viabilité économique. « Je serai heureux de connaître les conclusions de vos échanges sur la viabilité économique des médias et nous verrons, dans la mesure du possible, comment nous pouvons nous impliquer pour relever ensemble ces défis et avoir des médias puissants capables de mieux nous accompagner dans la marche pour le changement de narratif en République démocratique du Congo ». Et d’ajouter : «Je ne terminerai pas mon adresse sans vous exhorter à nous accompagner avec la distance critique qui est la vôtre dans nos efforts pour le redressement de notre cher et beau pays. Devenez nos alliés dans la lutte contre les antivaleurs notamment dans la dénonciation du tribalisme, népotisme, trafic d’influences, de la corruption. Le développement de la République Démocratique du Congo, notre maison commune, est en effet l’affaire de nous tous. Il ne saurait y avoir les acteurs d’un côté et les spectateurs de l’autre».

Encore un journaliste victime de l’arbitraire…

La problématique de la dépénalisation du délit de la presse demeure préoccupante pour kes professionnels des médias. Tout en réconnaissant cela, Félix Tshisekedi a souligné que la dépénalisation du délit de la presse constitue un pan important dans la requalification du métier d’informer et implique nécessairement un travail de salubrité médiatique mené en amont par les professionnels eux-mêmes en vue de se libérer des maisons des médias qui œuvrent sans titres et le personnel sans profil requis.

Cependant, l’article 74 de la Loi N°96-002 du 22 juin 1996 qui régit l’exercice de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo définit les délits de la presse comme : « toute infraction commise par voie de presse écrite ou audiovisuelle », donne-t-il le droit à des arrestations anarchiques, arbitraires et autres enlevements des journalistes? Le cas du journaliste Gauthier Sey, patron du média Netic-News, victime d’enlevement le vendredi 21 Janvier dernier de 14h00 à 1h du matin par des agents se reclammant comme tels en tenues civiles et l’un d’entre eux en tenue policière.
Même si une plainte existerait contre lui comme l’aurait reconnu le président de l’UNPC/Kinshasa, les faits vécus par le journalise Sey constituent ni plus, ni moins, des atteintes à la liberté de la personne, attentats à la liberté individuelle et la sécurité publique, faits infractionnels d’enlevement, menaces, enlevements et voies des faits, lesquels faits sont prévus et punis par la Loi penale congolaise en ses articles 67, 68, 69, 74, 75, 157, 158 et 159. Ainsi a relevé le conseil de Gauthier Sey dans sa plainte datant du 25 Janvier 2022 contre l’inconnu pour enlevement du concerné adressée à Monsieur le Procureur général près la Cour d’Appel de Gombe. Plus des détails dans la vidéo ci-dessous.

Le journaliste Gauthier Sey ici à gauche en gris claire, lors de la déclaration sur la plainte déposée par son conseil (Vidéo droits tiers)

La situation vécue par le journaliste Gauthier Sey n’est pas la première dont est victime un professionnel des médias. Plusieurs cas ont été recensés tant à Kinshasa qu’à l’intérieur de la Rdc. Les EGCM qui se tiennent sont aussi une occasion de se pencher sérieusement sur notamment cette préoccupation majeure touchant à la sécurité des journalistes.

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