Est de la RDC : L’arrivée des militaires sud-soudanais boucle-t-elle la boucle ?

Est de la RDC : L’arrivée des militaires sud-soudanais boucle-t-elle la boucle ?

Annoncée il y a déjà plusieurs mois, l’arrivée des soldats sud-soudanais a eu lieu le dimanche 2 Avril 2023 dans l’Est de la République démocratique du Congo, RDC. Une arrivée qui clôture le déploiement des troupes de la Force de la Communauté de l’Afrique de l’Est, EAC, créée en juin 2023 pour stabiliser cette partie du trouble depuis plusieurs décennies du territoire congolais.

Au moins 45 soldats sud-soudanais sont entrés dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en fin de matinée du dimanche, et d’autres contingents devraient arriver à des dates ultérieures. Cette arrivée des militaires sud-soudanais intervient quatre jours après celle des militaires ougandais. Ces derniers sont entrés par la cité frontalière de Bunagana, toujours dans la province du Nord-Kivu. Ce, après les militaires kenyans le 12 Novembre 2022 et burundais le 16 Novembre.

La force de l’EAC, qui comprend des troupes kényanes, burundaises, ougandaises ainsi que des sud-soudanais, doit superviser un retrait prévu des rebelles du M23 appuyé par le Rwanda des zones qu’ils occupent dans le Nord-Kivu.

La RDC fait partie d’office de cette force de l’EAC, la Tanzanie l’autre membre de cette communauté sous régionale avait demandé à ce qu’on se contente de la présence de ses militaires déjà présents dans la Force de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, MONUSCO. Le Rwanda ayant été exclu de la Force de l’EAC suite au refus catégorique de la RDC.

Et normalement après le retrait effectif du M23 soutenu par le Rwanda des territoires congolais occupés, et après sécurisation de ces zones par la Force de l’EAC, viendra le tour des troupes angolaise de se déployer à leur tour pour participer sur terrain à la suite du processus, notamment supervise et sécuriser le cantonnement des rebelles du M23, conformément aux résolutions des sommets de Nairobi et de Luanda.

Si l’arrivée des militaires sud-soudanais vient rendre exhaustif la composition de la Force de l’EAC dans la mission de sécuriser les territoires congolais à abandonner par le M23, pour empêcher que ce dernier se redéploye et les occupe à nouveau, doit constituer d’un côté un motif d’espoir pour les Congolais, mais n’empêche pas d’un autre côté que des inquiétudes soient nourries. Car pour une certaine opinion, le déploiement des troupes de la Force de l’EAC dans ces territoires congolais s’apparente à des zones tampon où l’armée ainsi que les autorités congolaises deviendront des persona non grata. De quoi raviver les craintes d’une balkanisation du pays.

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