Francophonie : Un sommet en Afrique en l’absence de Tshisekedi et dans un sentiment anti-français
L’ile de Djerba, en Tunisie, accueille pour 48 heures à partir de ce samedi 19 Novembre 2022 le 18e sommet de la Francophonie après un report d’un an en raison de la pandémie de la Covid-19 et pour permettre une organisation dans « des conditions optimales » comme le laissaient entendre l’Organisation internationale de la Francophonie, OIF, et la diplomatie tunisienne en octobre 2021. Des assises qui se tiennent dans un continent africain où la montée du sentiment anti-français est en flèche jusqu’à gagner le plus grand pays francophone, la République démocratique du Congo, RDC.
Pour ce rendez-vous des Chefs d’État et de gouvernement, pas moins d’une trentaine sont attendus pour une organisation qui compte à ce jour 88 pays dont 54 membres, 7 associés et 27 observateurs. Pour accompagner ces chefs d’Etats, l’on comptera autour des tables d’échanges, 89 délégations officielles et les représentants de nombreuses organisations internationales, renseignent de sources.
Avec son thème retenu : « Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone », l’OIF se place effectivement dans le contexte hyper connecté où les mouvements socio-politiques et l’essor économique sont portés par les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Mais ces acquis ne doivent pas occulter les questions existentielles de la Francophonie, notamment la problématique même de la langue française dans le monde et la montée du sentiment anti-français en Afrique.
Ce constat amer en rapport particulièrement à la montée du sentiment anti-français, devrait nécessairement amener la Francophonie à repenser ses modes de promotion et de défense de la démocratie, surtout que le leader de l’espace qu’est la France, s’est souvent illustré par son silence ou ses appuis tacites à des régimes anticonstitutionnels et prédateurs de libertés individuelles et collectives. Un secret de polichinelle.
(Photo droits tiers)
L’absence personnelle du Président Félix Tshisekedi, Chef de l’Etat du plus grand pays francophone, est, d’après les informations officiellement, liée à la situation sécuritaire préoccupante à l’Est de la Rdc, avec l’agression dont le pays est victime de la part du Rwanda sous couvert du M23. Mais plus loin encore, d’autres analyses soutiennent que l’absence du Président congolais serait plus liée aux attitudes ambiguës de Paris qui pencheraient plus en faveur de Kigali.
Qu’à cela ne tienne, la Rdc sera représentée à Djerba par son Premier ministre Jean-Michel Sama-Lukonde. L’occasion pour le Chef du Gouvernement congolais de faire entendre la voix de la Rdc sur ce dossier de l’agression rwandaise. Il s’agira aussi pour la RDC de donner davantage de garanties concernant l’organisation des IXe Jeux de la Francophonie prévus à Kinshasa du 28 Juillet au 6 Août 2023. Ce, alors que de soucis sont exprimés au niveau de L’OIF sur ce rendez-vous de Kinshasa et que la décision finale pourra sortir dudit sommet.
