Jean-Marie Elesse répond à Paul Kagame 

Jean-Marie Elesse répond à Paul Kagame 

Les propos tenus lors de son séjour du 14 au 16 Avril dernier dans la capitale Béninoise par le président Paul Kagame, affirmant notamment qu’une partie du Rwanda a été donnée au Congo, continue de d’alimenter l’actualité et susciter de vives réactions. C’est le cas de Jean-Marie Elesse Bokokoma, président du Rassemblement pour la Reconstruction de la RD Congo, RRC, pour qui les propos du Chef de l’État Rwandais « sont la manifestation des injures contre la sagesse et l’intelligence des pères de l’Indépendance africaine ».

En effet, dans sa réaction, ce leader politique Congolais, Jean-Marie Elesse puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas mis de gants pour fustiger ces propos du Dirigeant Rwandais qui méprisent non seulement les acquis de la Conférence de Berlin de 1885 mais aussi la Charte de création de l’Union Africaine.

« Les propos du président Kagame au Bénin sont la manifestation des injures contre la sagesse et l’intelligence des pères de l’Indépendance africaine, qui avaient vu le danger pour l’Afrique de revenir dans le schéma des conquêtes d’avant la Conférence de Berlin, pour sauvegarder la paix par l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation », a souligné Jean-Marie Elesse d’entrée de jeu.

« Si nous revenions à toutes ces conquêtes avant la Conférence de Berlin qui voyaient les guerres se déplacer en fonction de conquêtes de territoires, alors, que deviendrait l’Afrique centrale si aujourd’hui la RDC se mettait à réfléchir aux frontières du Royaume du Kongo ? », a-t-il renchérit en s’interrogeant.

Poursuivant dans sa réaction, le président du RRC pense que ce que Kagame essaie de faire avec sa théorie de la supériorité intellectuelle des Tutsi est insensée, parce qu’apparemment cette intelligence s’arrête seulement au Rwanda et en Ouganda qui cherchent contre vents et marées à s’ériger en bastion du pillage systématique  du sol et du sous-sol congolais.

« Alors, que dire des Tutsi de Djibouti et de ceux de la Somalie, dont les pays se trouvent dans des situations précaires ? Eux ne sont pas intelligents pour faire avancer leurs pays ? Comment s’organisent-ils pour faire vivre leurs pays alors qu’ils sont loin de la RDC ? », s’est encore interrogé Elesse Bokokoma.

Prenant pour l’exemple de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, qui regroupe 15 pays,  Jean-Marie Elesse pense que « les présidents Kagame et Museveni doivent comprendre que sans la paix en RDC, cette région des Grands Lacs ne se développera pas. Ils doivent plutôt imiter l’intelligence et la sagesse des pays de la Cedeao, qui ont mis de verrous sécuritaires pour préserver la paix dans leur région ».

« Kagame et Museveni devaient au contraire profiter de l’immense chance de l’ère Fatshi (Ndlr, Félix Tshisekedi), qui place la paix dans ses priorités, au lieu de semer la haine qui demain deviendra vraiment de chaines d’entraves dans la cohabitation des peuples des Grands Lacs », a-t-il ajouté.

« J’en appelle un peu à l’Union Africaine pour qu’elle se penche aussi sur les velléités de ces deux présidents de la région des Grands Lacs, qui s’investissent plus dans l’intelligence du mal, l’intelligence de la destruction plutôt que dans l’intelligence du bien  et de la paix dans la région. Que l’Union Africaine les arrête dans cette velléité de mettre du désordre, alors que la mondialisation nous contraint maintenant à suivre les pas des autres continents pour nous élever. Mais eux ils deviennent de chaines pour continuer à nous entraîner dans le mal, dans la boue, dans une Afrique d’hier faite de conflits inutiles et de guerres, au lieu de se pencher sur le développement ».

Et que doit faire la RDC face à ces attitudes belliqueuses jusqu’au-boutiste du président Kagame ?

Pour conclure, Jean-Marie Elesse Bokokoma pense que « la RDC n’a qu’à ignorer les propos de quelqu’un qui ne sait plus à quel saint se vouer, dans la mesure où nous l’avons découvert et notre Président l’a pointé du doigt qu’il était le principal instigateur du désordre dans la région des Grands Lacs. La RDC doit s’organiser pour faire barrière à cette idée funeste de Kagame qui cherche à profiter de notre faiblesse d’aujourd’hui pour essayer de conquérir nos terres qu’il prétend être celles de ses ancêtres à lui. Une thèse qui ne tient que dans son imaginaire et qui ne saura résister à l’évidence de l’histoire de la colonisation de la RDC ».

Pour rappel, le président Rwandais Paul Kagame a déclaré à propos ce qui suit lors de son séjour à Cotonou, capitale du Bénin : « En ce qui concerne le M23 et toutes les personnes liées au M23, les congolais qui ont bénéficié de l’héritage rwandais, les frontières qui ont été construites durant la période coloniale ont affecté et divisé nos peuples. Une partie du Rwanda qui a été donnée au Congo, le sud à l’Ouganda, etc. Nous avons une coopération qui existe déjà dans ces zones. Il y a déjà des liens qui existent entre les peuples. C’est évident. Vous pouvez remonter dans l’histoire ».

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