La réponse de la CENI à la CENCO

24 heures après la publication, par les évêques de la CENCO, d’un communiqué intitulé « Message des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo à l’issue du processus électoral », en traitant les scrutins du 20 Décembre 2023 de catastrophe électorale, un chaos d’après eux « qui relève en partie de l’obstination de la CENI qui, au regard des contraintes dont elle était pourtant consciente, a organisé les élections par défi, en violation du cadre juridique national et de l’administration électorale », la Commission électorale nationale indépendante, CENI, a réagi.
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Comme une réponse du berger à la bergère, la CENI, sous la direction de Denis Kadima a, dans un communiqué de presse datant du 19 Janvier 2024 et publié à la même date, réagi au message publié la veille de la CENCO.
« Ce message (de la CENCO, Ndlr) est l’épitomé d’un adage populaire qui suggère que la critique est aisée alors que l’art est difficile », déclare d’entrée de jeu la Centrale électorale.
« Avant d’être des faits matériels, la fraude et la corruption, deux concepts qui transparaissent dans le message de la CENCO, sont des actes délibérés qui relèvent fondamentalement de l’éthique et de la morale », poursuit encore la CENI, qui souligne qu’aux termes de ses propres investigations, elle a relevé « un comportement incivique dans le chef de quelques candidats en compétition ainsi que de certains agents électoraux. C’est ce qui ressort de la Décision N° 001/CENI/AP/2024 par laquelle la CENI a annulé les élections législatives et provinciales dans les circonscriptions électorales de Masimanimba et de Yakoma ainsi que les suffrages de certains candidats » et qu’en dépit de cas d’irrégularités relevés par-ci par-là, « les différentes missions d’observation ont conclu à un bon déroulement du scrutin », renchérit la CENI.
Au sujet de la possibilité qu’aurait eue la CENI d’organiser les élections au-delà du délai constitutionnel pour avoir plus de temps et mieux les organiser d’après la CENCO, la CENI déclare que cette revendication constante du prélat catholique tout au long du processus électoral est liée à « des agendas cachés qu’au souci de contribuer positivement à la réussite des opérations électorales (…) La non tenue des élections dans le délai constitutionnel aurait conduit le pays à une situation de vide juridique aux conséquences non maîtrisées », déclare encore la CENI.
Parlant des résultats de la présidentielle, la CENI note dans son communiqué que « pour la première fois et même si c’est de manière délibérément voilée, la CENCO ne remet pas en doute les résultats provisoires à l’élection du Président de la République annoncés par la CENI en ce qu’elle s’engage à accompagner le vainqueur dans son ultime second mandat ».
En définitive, « la CENI invite les évêques membres de la CENCO à se concentrer sur le devoir primordial de moraliser la population en général et les acteurs politiques en particulier, conformément à leur mission de formation des consciences par l’évangélisation et l’éducation », conclut la CENI.