Liberté de la Presse : La RDC gagne 24 places dans le monde, mais…

Dans son rapport publié à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la Presse du 3 Mai 2022, ayant pour thème « Le journalisme sous l’emprise du numérique », l’organisation internationale Reporters sans frontières, RSF, révèle que la liberté de la presse n’est pas assurée dans les trois quarts des pays de la planète. La situation est même jugée « très grave » dans 28 pays sur 180. La République démocratique du Congo, RDC, pour son cas qui quitte de la situation très grave en 2021 à la situation difficile d’après ce classement, a encore beaucoup à faire à en juger l’autre tableau dressé par l’organisation Journaliste en danger, JED.

Le Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires, démontre en substance en 2022 les effets désastreux du chaos informationnel, c’est-à-dire un espace numérique globalisé et dérégulé, qui favorise les fausses informations et la propagande. Dans les sociétés démocratiques, le développement de médias d’opinion sur le modèle de Fox News et la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux, provoquent un accroissement des clivages. Sur le plan international, l’asymétrie entre, d’une part, les sociétés ouvertes et, d’autre part, les régimes despotiques qui contrôlent leurs médias et leurs plateformes tout en menant des guerres de propagande, affaiblit les démocraties. Aux deux niveaux, cette double polarisation est un facteur d’intensification des tensions.

Places et scores de la RDC entre 2021 et 2022 (Source : RSF)

Dans ce classement mondial du RSF, la RDC réalise un score de 47,66 en occupant la 125ème  place en 2022, alors qu’en 2021 elle a occupé la 159ème place  avec un score de 51,47. Le pays de Félix Tshisekedi a ainsi quitté la zone de la situation très grave où elle était positionnée en 2021, à la situation difficile en 2022.

« Tableau sombre » d’après JED

L’organisation Journaliste en danger, JED, dresse un tableau sombre de la liberté de la presse en RDC dans son annonce faite à l’occasion de cette journée. Pour cette organisation de défense des droits de l’Homme, 75 cas d’atteinte à la liberté de la presse dont 19 journalistes arrêtés et 11 médias fermés ont été documentés depuis la publication de son dernier rapport, le 2 novembre 2021.

Cette ONG ajoute que «6 journalistes croupissent en prison à Mbandaka et à Bumba; 3 médias sont fermés à Mbuji-Mayi et à Mbandaka» au moment où le monde célèbre cette journée dédiée à la liberté de la presse.

JED relève également que « plusieurs journalistes ont été l’objet de menaces et agressions dans l’exercice de leur métier ». Au moins 3 journalistes ont été tués au cours de l’année 2021, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020, au Nord-Kivu et en l’Ituri, deux provinces sous Etat de siège.

En outre, trois mois après la tenue en Janvier 2022 des Etats généraux de la presse organisés par les autorités congolaises, JED constate amèrement qu’aucune des 80 résolutions formulées à cette occasion « n’a connu un début d’exécution, en dépit de la mise en place d’un Comité de suivi de ces Etats généraux présidé par le Ministre de la Communication ».

Dans son plaidoyer, JED exige « la libération immédiate des 6 journalistes actuellement en prison à Mbandaka et à Bumba ». Elle plaide également en faveur de « la réouverture des médias actuellement fermés dans deux provinces, à savoir la Radio Sarah à Mbandaka ; la Radio Nsanga FM et la radio-télé Pacifique à Mbuji-Mayi dans la province du Kasai Oriental ». Elle appelle par ailleurs les autorités congolaises à œuvrer « en faveur de la liberté de la presse en décrétant, sans délai, un moratoire sur les arrestations et emprisonnement des journalistes ».

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