Perte de libido : Comment l’expliquer ? Comment y remédier ? (-18)

Perte de libido : Comment l’expliquer ? Comment y remédier ? (-18)

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Routine, évènements de la vie (licenciement, séparation…), fatigue, stress… sont autant de facteurs pouvant engendrer une baisse de la libido, et plus particulièrement du désir sexuel. Comment y remédier ? Est-ce pareil chez la femme que chez l’homme ? Le point avec une sexologue.

Signification, c’est quoi avoir de la libido ?

« Lorsque l’on remonte à son origine, le terme « libido » a été largement utilisé par le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, puis par le médecin psychiatre, Karl Jung, pour désigner nos désirs, nos envies, nos pulsions de vie. Ce terme englobe certes l’activité sexuelle et son imaginaire, mais aussi d’autres formes d’énergies vitales », précise la sexologue. En sexologie, on parlera d’ailleurs et davantage de désir sexuel que de libido pour exprimer l’envie de faire l’amour, d’avoir des rapports sexuels…

Enfin, la libido est bien sûr en constante évolution et surtout, propre à chaque individu : chacun pouvant éprouver plus ou moins de désir en fonction de son âge ou d’autres facteurs de la vie : état psychologique, grossesse, ménopause…

Absence de libido et baisse de désir, mais encore ?

Pour désigner la baisse d’envie d’avoir des rapports sexuels, on parlera plutôt de baisse de désir sexuel que de baisse de libido, explique notre sexologue.

Elle ajoute : « Tandis qu’une baisse de libido fera davantage référence à une baisse de certaines pulsions générales comme la gourmandise, l’enthousiasme, l’envie de sortir, de voir du monde, d’aller vers l’autre ou encore l’envie de faire l’amour ». Dans ce cas-là, les émotions et l’engouement peuvent se tarir, et cela ne concerna pas uniquement la sexualité.

La baisse de la libido est donc tout à fait différente de la seule baisse de désir sexuel, qui n’est pas forcément liée à un état d’esprit global (une baisse de libido) mais qui peut néanmoins être en corrélation avec plusieurs facteurs. Par exemple : la douleur, des traumatismes, un manque de plaisir ou de créativité, le surmenage, un sentiment d’obligation, une méconnaissance de soi, un trop peu d’espace et de temps pour désirer, une déconnexion des sensations ou bien encore un manque d’excitation.

Une baisse de désir peut-elle apparaître sans qu’il y ait une baisse de libido et inversement ?

« Oui. Et inversement, une baisse de libido (populairement appelé frigidité) peut intervenir sans qu’il y ait une baisse d’envie de faire l’amour. Ce qui est intéressant est donc de pouvoir corréler et de différencier les deux termes pour pouvoir travailler de manière plus ciblée », complète la sexologue.

Pourquoi je n’ai plus de désir sexuel ? Les facteurs qui peuvent l’expliquer

Sachant que le désir sexuel est propre à chacun·e et qu’il peut dépendre de plusieurs facteurs (culture, expérience, éducation, âge, évènements du quotidien…), les causes pouvant expliquer sa baisse sont donc elles aussi variables et peuvent s’additionner. Nous pouvons toutefois citer à titre d’exemples :

L’arrivée d’un enfant : selon une étude concernant les effets de la grossesse et de l’accouchement sur la fonction sexuelle : « 57 % des femmes disent avoir repris une activité sexuelle six semaines après l’accouchement ; 82 % à douze semaines et enfin 90 % à vingt- quatre semaines. Seulement 14 % des femmes et 12 % des hommes ont rapporté ne pas avoir eu de difficultés sexuelles après la naissance ». La reprise de la sexualité serait donc un sujet préoccupant pour la majorité des couples même si cela n’est que représentatif d’un échantillon d’individus interrogés.

La prise de médicaments : certains médicaments tels que les antidépresseurs (les ISRS ; Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine) mais aussi les corticostéroïdes, certains comprimés pour la pression artérielle et les antipsychotiques peuvent aussi avoir pour effet secondaire de réduire le désir sexuel.

Une dépendance à l’alcool, au tabagisme et/ou à la drogue : une consommation excessive d’alcool et de tabac et/ou de drogues sur une longue durée peut entraîner une réduction du taux d’hormones dans l’organisme, et donc une baisse de désir sexuel.

La libido chez la femme

Chez le sexe féminin, le désir sexuel est fortement lié aux sécrétions hormonales : « Une baisse de celui-ci survient généralement à certaines périodes de la vie : au moment des règles, pendant la grossesse, autour de la ménopause ou après une maladie particulière » relève la sexologue. Ceci, en raison des variations des hormones, comme des œstrogènes, qui assurent la lubrification des muqueuses.

La libido (désir sexuel) chez l’homme

Le désir sexuel chez l’homme est aussi lié aux sécrétions hormonales, principalement constituées de testostérone (une hormone mâle) ; aussi présentes chez la femme, mais en minime quantité.

Le désir sexuel chez les deux sexes

Le désir sexuel chez l’homme et le désir sexuel chez la femme sont assez similaires à la base. Cependant les facteurs comme l’éducation, la perception de la sexualité, la charge mentale, les inégalités h/f, la répartition inégale des tâches ménagères, le plaisir féminin, l’angoisse de la performance… ont tendance à creuser l’écart entre les genres. Et la différence majeure entre les deux sexes réside surtout sur le cycle hormonal féminin qui connaît beaucoup plus de variations.

Manque de désir sexuel, quand faut-il s’inquiéter ?

« À partir du moment où cela devient gênant pour la personne concernée, même si cette gêne est récente, il sera alors conseillé de consulter un ou une sexologue pour se rassurer et au besoin, entamer un travail »,  indique la sexologue. Et si l’on regarde la classification sexologique, on considère la baisse de désir comme un trouble sexuel à partir de 3 mois d’affilé et si cette baisse génère une souffrance chez la personne ou au sein de son couple.

Mais à la question faut-il s’inquiéter en cas de manque de désir ? La sexologue répond : « Au risque de cristalliser les tensions, jamais on ne s’inquiète, en revanche, on essaie de trouver des solutions dès qu’on voit que ça bloque et en se faisant aider si c’est nécessaire ».

Comment faire pour retrouver et stimuler naturellement sa libido (désir sexuel) ?

D’abord, se rappeler qu’il y a autant d’individus que de de sexualité et inversement. Puis, suivre ces  quelques conseils utiles de la spécialiste.

Le désir peut évoluer au fil du temps et il est important de rester à son écoute personnelle avant de suivre les envies de son ou sa partenaire ;

La routine n’est pas forcément quelque chose de négatif : elle peut être agréable et réconfortante ;

Donner de la valeur à sa parole permet, entre autres, de renforcer l’estime de soi et la confiance et de pouvoir ainsi, se frayer un chemin vers une sexualité plus épanouie (et inversement) ;

Se donner rendez-vous pour mise au point régulière avec soi-même et/ou avec son ou sa partenaire pour pouvoir entretenir une bonne communication et ajuster ses désirs et attentes.

Ne pas courir après la « normalité : notre société est passée d’une ère où la sexualité était beaucoup plus taboue, à une ère où l’on peut parler de sexualité de manière libérée. Seulement, cela ne convient pas à tout le monde et certaines injonctions sexuelles sont nées : devoir prendre du plaisir et atteindre l’orgasme, devoir à tous prix avoir une sexualité « libre« …

En somme et de façon générale, pour soigner la baisse de désir, l’idéal sera de vérifier si physiologiquement rien ne coince et de consulter un ou une sexologue pour envisager cette baisse dans son ensemble. Ce qu’il faut retenir : vous seulement saurez vraiment ce qui est bon pour vous et vous fera plaisir !

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