Pourparlers de Nairobi : Que cachent les sentiments mi-figue mi-raisin du facilitateur Uhuru Kenyatta ?

Pourparlers de Nairobi : Que cachent les sentiments mi-figue mi-raisin du facilitateur Uhuru Kenyatta ?

Le gouvernement de la République démocratique du Congo, RDC, tiendra son prochain cycle de pourparlers de paix avec les rebelles sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est, EAC, en janvier dans l’est de la RDC. C’est l’une des résolutions reprises dans la déclaration finale (audio-vidéo à la fin) des pourparlers inter congolais qui se sont tenus dans la capitale kenyane du 30 Novembre au 6 Décembre 2022. L’ancien président kenyan et facilitateur de ce processus a à cette occasion exprimé ses sentiments qui donnent matières à réflexion.

C’est le mardi 6 Décembre 2022 que la déclaration clôturant huit jours de discussions à Nairobi, la capitale du Kenya, ayant mis autour d’une table les représentants d’environ 50 groupes armés actifs dans l’est de la RDC, ceux des communautés victimes et du Gouvernement Congolais.

La prochaine réunion « se tiendra à Goma et Bunia pour évaluer les progrès (réalisés)… et pour commencer les engagements sur l’agenda de paix à moyen et long terme », a révélé le communiqué final.

Les participants ont également réitéré leur engagement à « la cessation des hostilités ainsi que la libération des enfants soldats et l’accès à l’aide humanitaire », ajoute le communiqué.

Réagissant aux conclusions de ses pourparlers dont il est le Facilitateur attitré, Uhuru Kenyatta donne ici ses impressions : « Nous sommes satisfaits des progrès que nous avons réalisés. Nous ne disons pas que nous avons tout accompli, mais nous avons réussi à franchir certaines étapes », a-t-il déclaré.

« J’espère que lorsque nous nous rencontrerons à nouveau à Goma – cela devrait avoir lieu entre janvier et février – nous pourrons faire état des progrès sur les points sur lesquels nous nous sommes mis d’accord ici », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

Pour certains analystes, les déclarations de l’ancien président kenyan et facilitateur de ce dialogue, cachent mal des sentiments d’un gout d’inachevé dans sa mission. Certainement que les jours à venir et le rendez-vous de Janvier 2023 à l’Est de la Rdc auront à parfaire les choses en apportant de réponses aux questions non résolues à Nairobi, estime-t-on encore.

De points à satisfaire…

Une autre dimension de déclarations d’Uhuru Kenyatta a fait savoir les différents points sur lesquels ce il s’est mis d’accord avec le chef de l’Etat Congolais Félix Tshisekedi et qui devront chacun trouver une suite à l’instar d’autres évidemment.

« Certains d’entre eux n’étaient coupables de rien et ont été ciblés en raison de leurs suspicions et de leurs communautés ethniques. Le président (Félix Tshisekedi, Ndlr) a dit qu’ils formeraient le comité et je lui ai dit que je voulais aussi en faire partie. Tous ceux qui n’ont pas de casier judiciaire doivent être libérés immédiatement », a déclaré Uhuru.

« Le président a compris que la protection de l’environnement et de l’écosystème ne peut se faire sans impliquer les communautés vivant à côté des parcs nationaux », a-t-il encore déclaré.

Les groupes armés ont recommandé que leurs dirigeants soient intégrés au Programme de démobilisation, de désarmement, de relèvement communautaire et de stabilisation des ex-combattants, P-DDRC et qu’un examen soit effectué à ce sujet.

« Le président (Félix Tshisekedi) a accepté d’examiner le leadership du programme P-DDRC et de s’assurer qu’il est accepté par toutes les parties prenantes et également de mener une participation citoyenne sur la meilleure façon dont ce programme peut réussir », a-t-il déclaré.

Cependant, l’ancien président a déclaré que pour que toutes les recommandations soient réalisées, tous les groupes armés doivent déposer les armes et travailler à la construction d’un « Congo pour le peuple congolais ».

« Tous les groupes devraient accepter de déposer les armes et de rejoindre le P-DDRC afin qu’ils puissent être incorporés dans des projets de construction nationale », a-t-il déclaré. Uhuru a également recommandé que les groupes armés étrangers causant des ravages en RDC fassent partie du processus de paix, déposent leurs armes et retournent dans leurs pays.

Il a déclaré que le processus de paix a soumis les questions aux chefs d’État individuels de la région afin de garantir que chaque pays puisse parler à son peuple, « pour rentrer chez lui et quitter la RDC en paix ».

Malgré la participation de certains groupes armés aux pourparlers de paix, le M23 soutenu par le Rwanda et qui représente une menace croissante pour les civils dans l’est de la RDC, n’était pas partie prenante aux pourparlers.

« Ils n’étaient pas là mais nous avons dit que nous avions signé un accord à Luanda et dit qu’il y a des problèmes spécifiques que nous voulions que ces groupes actualisent et s’ils le font, et nous pensons qu’ils le feront, ils nous rejoindront… ils seront inclus », a conclu Uhuru.

Déclaration finale du 3e round des Pourparlers inter congolais de Nairobi (qualité audio essentielle) (Vidéo droits tiers)
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