Pre-COP27 : La RDC jugée « guerrière » et « virulente »

Pre-COP27 : La RDC jugée « guerrière » et « virulente »

Les pourparlers Pre-COP27 se sont pratiquement achevés le mardi 4 Octobre à Kinshasa, où ils ont été lancés la veille. Un Rendez-vous qui restera un succès diplomatique pour la République démocratique du Congo, RDC. Vraiment une aubaine pour les pays en développement qui ont réussi à faire passer le message qu’ils ont besoin de plus de financement pour lutter contre le changement climatique. La RDC qui s’affiche en pays solution dans cette crise climatique mondiale, n’a pas non plus mis des gants pour faire passer son message.

L’accès aux fonds pour s’adapter au réchauffement de la planète, ainsi que l’indemnisation des dommages causés par le changement climatique, ont dominé les pourparlers au Palais du peuple, à Kinshasa, considérés comme une importante occasion qui a réussi à consolider les positions avant le sommet sur le climat COP27 du mois prochain en Égypte.

On retiendra notamment que dès le départ, la RDC a donné le ton aux pourparlers, arguant que les pays pauvres avaient besoin d’un accès plus fluide au financement ainsi que d’un moyen d’équilibrer la protection de l’environnement avec la stimulation de la croissance économique.

Eve Bazaiba, Vice-Premier ministre et ministre congolaise de l’Environnement, a déclaré en début des pourparlers aux délégués que l’Afrique était confrontée à un dilemme entre l’exploitation de ses ressources et la faim.

« Que devons-nous faire dans cette circonstance, laisser nos enfants et petits-enfants mourir de faim ?… Autant nous avons besoin d’oxygène, autant nous avons besoin de pain ».

Détentrice d’énormes réserves de minerais tels que l’or, le coltan et le cobalt, ainsi que du pétrole et du gaz naturel inexploités, la RDC contient également environ 60% de la forêt tropicale du bassin du Congo, la deuxième plus grande au monde.

Bien que se présentant comme un « pays solution » en matière de changement climatique, la RDC a été critiquée pour avoir récemment ouvert des enchères pour 30 blocs de pétrole et de gaz, certains dans des zones forestières et tourbières sensibles.

Lire également : https://lesnews.cd/2022/10/03/climat-personne-nechappera-lavertissement-de-la-rdc-au-monde-entier/

L’envoyé américain pour le climat, John Kerry, a également déclaré mardi à Kinshasa que Washington avait demandé au gouvernement de la RDC d’abandonner les enchères pour les blocs pétroliers dans les zones sensibles, arguant qu’il était possible de trouver un équilibre entre la création d’ emplois et la protection de la forêt.

On craint que le forage pétrolier et gazier dans les zones écologiques sensibles du bassin du Congo ne libère de grandes quantités de gaz piégeant la chaleur.

En riposte, le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde a souligné que certains pays européens ont recommencé à brûler du charbon très polluant en raison des pénuries de gaz déclenchées par l’invasion russe de l’Ukraine.

La posture affichée par la RDC aux pourparlers de Kinshasa a été jugée « guerrière » et « virulente ». Certains participants l’ont déclaré à l’AFP.

Très offensive, la Rdc à travers Eve Bazaiba, s’est montrée optimiste mardi lorsqu’elle a annoncé que la RDC, le Brésil et l’Indonésie travailleraient pour présenter un front commun à la COP27.

Les trois pays de la forêt tropicale prévoient d’agir ensemble lors des négociations sur le climat sur des intérêts communs tels que l’accès au financement et l’augmentation du prix du carbone par tonne. Ils  espèrent pouvoir élaborer un programme de travail conjoint en prévision de la COP27 mais aussi de la COP15 sur la biodiversité qui aura lieu en décembre à Montréal.

Le sujet du financement des dommages liés au climat sera abordé lors du sommet de la COP27, étant donné qu’il concerne tous les pays, a-t-on appris dans les coulisses de la Pre-COP27.

Du point de vue de la diplomatie climatique, les assises de Kinshasa ont été une réussite, reconnaissent plusieurs participants.

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