Présidentielle 2023 : Qui au finish livreront la bataille contre Tshisekedi ?

Lentement mais sûrement, la période accordée par la Commission électorale nationale indépendante, CENI, pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 20 Décembre 2023, touche à sa fin ce 8 Octobre 2023. Et sauf surprise de dernière minute, les principaux challengers attendus dans la course pour succéder au Président Félix Tshisekedi ont déjà déposé leurs candidatures si pas avoir déjà annoncé le dépôt de candidature avant la fin de l’échéance. Cependant, tous ne prendront pas part à la bataille finale contre le Chef de l’Etat actuel, du reste déjà positionné candidat à sa propre succession, un secret de polichinelle.

Depuis en effet le 9 Septembre dernier, le Bureau de réception et traitement des candidatures, BRTC, à l’élection présidentielle, située au siège de la CENI à Kinshasa-Gombe,  reçoit les prétendants pour la course à la magistrature suprême de la République démocratique du Congo, RDC.

De Matata Ponyo à Delly Sesanga

L’ancien premier ministre et président du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement, LGD, Augustin Matata Ponyo, qui a été le premier à déposer sa candidature le samedi 9 Septembre, a déclaré à cette occasion que ce sont les Congolais qui lui ont demandé de déposer la candidature, conformément aussi à la décision du congrès de son parti politique.

Le même jour c’est le leader de la Dynamique progressiste révolutionnaire de l’opposition, DYPRO, Constant Mutamba, qui a dévoilé ses ambitions en tant que candidat à l’élection présidentielle en déclarant que les Congolais sont fatigués des mêmes visages aux affaires. Pour lui, sa candidature incarne un changement potentiellement significatif pour le pays, offrant aux citoyens une alternative politique claire.

A son tour, Rex Kazadi, qui a été le troisième à déposer sa candidature le lundi 10 Septembre 2023, a déclaré ce qui suit : « Aujourd’hui nous avons la possibilité de nous exprimer, c’est pourquoi je suis venu briguer la Présidence de la République pour diriger ce pays. Je suis candidat sans connaître une forme de discrimination et je veux convaincre les Congolais à voter pour moi ».

Radjabho Teberabo Soborabho, un fils de l’Ituri, s’est également engagé dans cette course à la présidentielle. Sa candidature a été déposée le mercredi 13 Septembre 2023.  L’ambition de Radjabho, d’après son porte-parole, est d’aider la population de la RDC à bénéficier et jouir de ses ressources naturelles avec le slogan : « Les richesses des congolais aux congolais ».

Le président du parti politique Mouvement Lumumbiste Progressiste, MLP, Franck Diongo, a pour sa part, déposé sa candidature le mercredi 27 Septembre. Cet ancien député national a promis qu’après son élection à la tête du pays, il va « réhabiliter le Congo dans sa grandeur ».

Sous le label de sa formation politique Nouvel Elan, l’ancien premier ministre Adolphe Muzito, a déposé sa candidature le samedi 30 septembre.

« Mes motivations sont essentielles, à savoir libérer le Congo sur le plan tant politique, diplomatique, économique que social. C’est-à-dire engager le Congo sur la voie de sa construction et son développement de manière à ce que le Congolais vive normalement et ait les conditions pour faire étudier son enfant et ait les conditions nécessaires pour avoir un logement approprié, travailler dans de meilleures dispositions avec une bonne rémunération qui soit digne d’un être humain », a indiqué Adolphe Muzito.

Le docteur Mukwege quant à lui a déposé sa candidature le mardi 3 Octobre. Ce, au lendemain de l’annonce de sa décision de se lancer dans la course.

« Le fait de déposer ma candidature, de prendre la décision, de quitter mon confort, c’est déjà une victoire pour moi. C’est maintenant au peuple de décider », a-t-il déclaré en substance.

Responsable de l’église la Louange, Aggrey Ngalasi a déposé candidature le mercredi 4 octobre.

« C’est Dieu qui nous a mandaté de venir déposer notre candidature (…) Cette candidature est une réponse à la sollicitation du peuple ».

La candidature de Moïse Katumbi a été déposée le mercredi 4 octobre par l’équipe qu’il a mandatée.

Selon Me Hervé Diakese, porte-parole du parti Ensemble pour la République, cette candidature intervient dans un contexte dramatique, dû notamment à l’assassinat du député Chérubin Okende, au carnage de Goma ainsi qu’aux arrestations des opposants politiques et journalistes. Pour lui, cette candidature « est une réponse à la sollicitation du peuple ».

A son tour, Martin Fayulu a, après avoir déposé sa candidature le mercredi 4 Octobre 2023, exigé à la CENI de mettre en place un cadre de concertation entre parties prenantes.

Marie Josée Ifoku Mputa Mpunga, qui fut la seule femme candidate à la présidentielle de 2018, est revenue à la charge en déposant sa candidature le jeudi 5 octobre 2023.

« Il est impérieux de passer à un autre système de valeurs et de gouvernance, afin d’atteindre la renaissance de la RDC », a-t-elle déclaré à l’occasion.

Delly Sesanga, leader du parti Envol, qui a été officiellement investi le mercredi 4 Octobre 2023 candidat à la présidence de la République lors du 2^ème  congrès de son parti, est annoncé pour le 7 Octobre au BTRC.

Ce député national a dans ce contexte électoral appelé les citoyens congolais à se mobiliser massivement pour voter et à éviter l’abstention. Il a insisté sur l’importance de convaincre ceux qui souffrent du système en place à participer au processus électoral.

Cette liste qui se base sur des candidatures déjà déposées et celle clairement annoncée, n’exclut pas d’autres surprises. Car il n’est pas exclu que d’autres candidatures puissent s’ajouter d’ici le 8 Octobre. Toutefois, toute candidature se rangera soit contre Tshisekedi, soit à son appui.

La bataille finale

Jusqu’ici, il est difficile de dire quels sont les challengers qui vont disputer avec le Président sortant, Félix Tshisekedi, la Présidentielle à l’élection prévue le 20 Décembre 2023. Car une chose est de déposer la candidature, une autre est de voir la candidature être validée, après traitement des dossiers sur base des lois et autres prescrits.

En outre, il y a aussi la possibilité des alliances entre candidats, en vue de faire front commun pour se donner un maximum de chances. Ce qui fera que certains candidats devront désister au profit soit d’un autre, soit aussi de plusieurs autres. Cela est valable dans les deux cas : en faveur de Tshisekedi ou contre Tshisekedi.

Il faudra également souligner ici le danger qui continue de guetter le candidat Augustin Matata Ponyo, par rapport au procès « Bukangalonzo ». Ce, alors que la cour a insisté sur le fait que l’ancien premier ministre Matata était tenu de comparaître en personne lors de la prochaine audience prévue pour le 16 octobre 2023.

Compte tenu de ces différents scénarios, l’opinion devra encore garder son souffle, pour savoir qui affronteront finalement le Président Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 Décembre 2023.

Wait and see !