Rapport final du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC : Les USA encore et encore ambigus…

Les experts onusiens mandatés par le Conseil de sécurité des Nations unies ont rendu, le 8 Juillet dernier, leur rapport sur la situation en République démocratique du Congo, RDC. Un état des lieux sur le niveau de violences auquel est confronté le pays et notamment les provinces de l’Est. L’une des révélations de ce rapport est le rôle que l’Ouganda voisin, clairement pointé, d’avoir à travers ses officiels, laissé les troupes du M23 et de l’armée rwandaise transiter par l’Ouganda sans aucune limite en appui au groupe armé M23 dans l’agression de la RDC, et d’avoir en plus hébergé de temps en temps des responsables du mouvement armé. La réaction des Etats-Unis à ce rapport révèle une fois de plus l’équivocité du langage dans leur position.
A travers le Département d’Etat, le pays de Joe Biden se dit en effet dans sa déclaration ci-dessous reprise, partager les préoccupations exprimées dans ce rapport final du Groupe d’experts de l’ONU, tout en renvoyant dos à dos la RDC et le Rwanda, en les condamnant, dans le soutien supposé aux FDLR pour la RDC et le soutien documenté au M23 pour le Rwanda.
« Les États-Unis partagent les préoccupations exprimées dans le rapport final du Groupe d’experts des Nations Unies sur la République démocratique du Congo, RDC, et soutiennent la poursuite de l’enquête sur les auteurs de violations des droits de l’homme et d’abus en RDC. Ce conflit a exposé des millions de personnes à des violations des droits de l’homme et à des violences, notamment des déplacements, des privations, des exécutions extrajudiciaires et des violences sexuelles liées au conflit. Nous exhortons tous les groupes armés à cesser les hostilités et à déposer les armes.
Nous appelons le Rwanda à cesser immédiatement son soutien au M23 et à retirer les troupes et les armes avancées des FARDC de la RDC. Nous appelons la RDC à cesser immédiatement la collaboration des éléments des forces armées congolaises, FARDC, avec les FDLR, en violation des ordres des dirigeants militaires. Nous prenons également note des éléments du rapport faisant état d’attaques contre la mission de maintien de la paix des Nations Unies, la MONUSCO, et réitérons que de telles actions sont inacceptables.
Les États-Unis continuent de soutenir les efforts diplomatiques régionaux qui favorisent la désescalade et créent les conditions d’une paix durable en RDC et exhortent toutes les parties au conflit à adhérer à la trêve humanitaire. Nous appelons le Rwanda et la RDC à mettre en œuvre leurs engagements dans le cadre du processus de Luanda et appelons toutes les parties à respecter les droits de l’homme, à adhérer aux obligations applicables en vertu du droit international humanitaire et à demander des comptes à tous les acteurs des violations des droits de l’homme et des abus dans le conflit dans l’est de la RDC. »
A noter que dans leur rapport, les experts de l’ONU estiment également qu’il y avait entre 3 000 et 4 000 militaires de l’Armée rwandaise déployés dans les territoires du Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Davantage donc que l’effectif du M23 estimé lui à 3 000 combattants. Des militaires avec un équipement de pointe et des véhicules blindés équipés de radars et de missiles sol-air.