RDC-Rwanda : Inquiétante escalade de la tension à l’approche de la visite du Pape à Kinshasa
Un avion de chasse des Forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC, a été la cible de tirs de l’armée rwandaise en fin de la journée du mardi 24 Janvier 2023. Le Sukhoi 25 de l’Armée congolaise revenait des opérations dans les zones occupées par le M23 soutenu par le Rwanda. La tension est plus que jamais frontale entre les deux pays. Ce, à une semaine de la visite du Pape François à Kinshasa, du 31 Janvier au 3 Févier 2023.
« Un Sukhoi-25 en provenance de la RD Congo a violé pour la troisième fois l’espace aérien rwandais », au-dessus du district de Rubavu, près de Goma, a déclaré la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, dans un communiqué le même 24 Janvier. « Des mesures défensives ont été prises », a-t-elle dit, ajoutant : « Le Rwanda demande à la RDC d’arrêter cette agression ».
En réaction, le Gouvernement de la RDC, dans un communiqué publié le 24 Janvier par son Porte-parole Patrick Muyaya, a affirmé que « Cet avion de chasse a été attaqué pendant qu’il entamait son atterrissage sur la piste de l’aéroport international de Goma. Les tirs rwandais ont été dirigés vers un aéronef congolais volant à l’intérieur du territoire congolais. Il n’a nullement survolé l’espace aérien rwandais. L’avion a atterri sans dégâts matériels majeurs ».
Le Gouvernement Congolais, tout en se réservant le droit de défendre son territoire national et de ne pas se laisser faire, souligne toujours dans ce communiqué que « cette énième attaque du Rwanda comme une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre… ».
Faut-il s’inquiéter avec la visite du Pape François ?
La question vaut son pesant d’or, lorsqu’on sait que la visite initiale du Souverain Pontife qui était prévue du 2 au 5 Juillet 2022 et où le Chef de l’Eglise catholique devait se rendre jusqu’à Goma, a été tout justement annulée suite à la résurgence des combats entre les Fardc et le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda.
Même si cette fois-ci l’étape du Chef-lieu du Nord-Kivu a été supprimée, mais l’escalade de la tension sécuritaire dans cette partie trouble à l’Est de la RDC située à 2000 Km de Kinshasa, demeure préoccupante.
La question de la sécurité du pape François à Kinshasa reste également préoccupante, notamment en raison de la menace des forces obscures opérant à l’Est. A noter que les Forces démocratiques alliées, que le groupe État islamique revendique comme sa filiale, ont été les auteurs de l’attentat à la bombe dans une église en plein culte le dimanche 15 Janvier dernier à Beni, dans la province du Nord-Kivu, tuant 14 personnes.
Beaucoup en RDC considèrent tout justement la visite papale comme une chance d’apaiser les tensions dans l’Est.
Dans son programme, le souverain Pontife va rencontrer à Kinshasa notamment les victimes du conflit de l’Est.
Lors de cette visite, le Pape François va officier le 1er Février une célébration eucharistique en plein air à l’aéroport Ndolo de Kinshasa aménagé pour la circonstance, où plus d’un million de fidèles sont attendus.
Pour cette troisième visite papale en RDC, après les deux premières du Pape Jean-Paul II en 1982 et 1985, les autorités congolaises rassurent ne rien ménager pour relever tous les défis que soulève un événement de telle ampleur multidimensionnelle.
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