Uvira : Quid de la gratuité de l’Enseignement ?

Uvira : Quid de la gratuité de l’Enseignement ?

Environ deux semaines après la rentrée scolaire 2022-2023, laquelle était intervenue le 5 Septembre dernier, un coup d’œil sur l’état de lieu de la gratuité de l’Enseignement s’impose. A Uvira dans la province du Sud-Kivu par exemple, comme partout ailleurs en République démocratique du Congo, RDC, c’est un secret de polichinelle que depuis l’instauration du nouveau système de gratuité scolaire au niveau du cycle primaire, les écoles publiques deviennent de plus en plus sollicitées, les effectifs dans les salles de classe gonflent et la qualité de l’enseignement de plus en plus au centre des inquiétudes.

En effet, c’est depuis septembre 2019, que le gouvernement de la RDC a lancé le système de la gratuité de l’enseignement dans toutes les écoles publiques, conformément aux prescrits constitutionnels. Une mesure phare du quinquennat du Président Félix Tshisekedi, elle constitue depuis un ouf de soulagement aux parents et à certains enseignants, désormais agents de l’État à part entière.

Gisèle Kitumaini, une mère des six enfants dont quatre étudient à l’école primaire action Kusaidia, se réjouit de la gratuité qui est venue stabiliser son foyer. Pour elle, avec le petit commerce transfrontalier qu’elle exerce, ces quatre enfants ne pouvaient pas aller à l’école compte tenu des moyens insuffisants.

« Je devrais payer seule quarante dollars américains par mois pour l’éducation de mes enfants mais grâce à cette gratuité, mes enfants étudient dans de bonnes conditions comme tout autre enfant congolais », a-t-elle reconnu. Un témoignage qui revient pratiquement dans la bouche de plusieurs parents.

En cette année scolaire représente la quatrième, depuis le début de l’expérience de la gratuité de l’enseignement primaire dans les écoles publiques, plusieurs défis restent à relever malgré la joie des parents qui envoient massivement leurs enfants dans des écoles publiques. Les salles de classe sont devenues pléthoriques, avec de conséquences parfois négatives.

« Nous avons plus de nonante écoliers que nous devons enseigner dans nos salles de classe malgré le salaire dérisoire que nous recevons de l’État congolais. Ce salaire ne répond pas aux attentes des enseignants vus le coût de la vie actuelle. Cette situation rabaisse sensiblement la qualité de l’enseignement des enfants congolais », a laissé entendre un directeur d’école. Un point de vue appuyé notamment par madame Ponga Nyongolo, directrice de l’école primaire des filles Lukula dans la ville d’Uvira, selon qui « les 220.000 francs congolais que reçoit un enseignant ne peuvent jamais répondre aux besoins primaires ». Elle va plus loin en affirmant que leurs enfants qui étudient dans les écoles secondaires payent entre 60.000FC soit 30$US et 90.000FC soit 45$US par trimestre. Avec le salaire que perçoivent les enseignants, certains ne suivent pas bien les enfants avec assiduité.

Qu’à cela ne tienne, le Gouvernement national, par son ministre de tutelle Tony Mwaba, ne se prive pas de se féliciter du travail déjà abattu malgré de difficultés.

« Avant la gratuité de l’enseignement primaire, le nombre d’écoles était à 41 739 et 64 788 après, soit une augmentation de 23 049 équivalente à 55% », a-t-il indiqué en Août dernier. Il n’a pas manqué également de saluer l’amélioration de l’enveloppe salariale pratiquement du simple au triple au profit des enseignants de son sous-secteur. Ajouter à cela la prime de la gratuité, bien que certains bénéficiaires la trouvent encore pas à la hauteur et voudraient la voir s’améliorer davantage.

La construction des nouvelles salles de classe si pas carrément des nouvelles écoles, demeure également un vœu vivement exprimé par les acteurs du secteur de l’Enseignement. Ce qui pourra désengorger les écoles et salles de classe bondées et permettre de meilleures conditions au profit des élèves.

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