Eruption de Nyiragongo : La population de Goma évacuée avec une consigne à observer strictement…

La population d’une partie de Goma a évacué cette ville vers d’autres plus proches, notamment Sake et Masisi. L’ordre a été donné le jeudi 27 Mai 2021 matin par les autorités militaires à l’ère de l’état de siège sous lequel vit les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis le 6 Mai dernier. La décision d’évacuer d’urgence cette ville de l’est de la Rdc est du fait des risques d’éruption du volcan Nyiragongo. De dizaines de milliers de personnes, de tous les âges, se sont ainsi vus obligés de marcher à pied sur plusieurs kilomètres pour se sauver, avant que le pire qu’on craint n’arrive. Cependant une consigne majeure à observer strictement a été donnée par les autorités pour donner la chance à tout le monde de bien évacuer…

« Les données actuelles de la sismicité et de la déformation du sol indiquent la présence de magma sous la zone urbaine de Goma, avec une extension sous le lac Kivu… La situation peut changer rapidement, elle est sous surveillance constante…  et en «prévision de cette éventuelle catastrophe, l’évacuation est obligatoire et se fera vers Sake… Elle devra se faire dans le calme et sans précipitation sous la coordination des humanitaires et avec les moyens de transport mis à disposition par les autorités provinciales dans chaque quartier…», a déclaré, dans une adresse à la population sur les médias locaux, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le général Constant Ndima.

Cette annonce a été suivie du départ immédiat de dizaines de milliers de personnes vers le sud-ouest, en direction de la région congolaise du Masisi, de Sake, de Rutshuru (dont la route a été réouverte), et la frontière rwandaise toute proche. Les rues dans la partie sud de Goma étaient embouteillées, des gens allant à pied, en trottinant ou en courant, portant des matelas, des sacs de sports ou quelques maigres biens dans des sacs plastiques, donnant la main à des enfants apeurés pour ne pas qu’ils se perdent. Malgré ces embouteillages et cet afflux soudain, la traversée vers le Rwanda se déroulait dans un calme relatif, a-t-on constaté, tandis que des files de véhicules partaient vers Sake.

La décision qui a été prise par les autorités militaires d’interdire le trafic sur le Lac Kivu a été aussitôt levée enfin de permettre l’évacuation également par cette voie. Plusieurs sources affirment que ces déplacements sont également encadrés par les forces de l’ordre.

« On ne peut actuellement pas exclure une éruption à terre ou sous le lac (Kivu) qui pourrait advenir sous très peu voire sans aucun signe précurseur », a expliqué le général Ndima, citant les noms de dix quartiers de la ville. Ce jeudi matin, les autorités ont ensuite insisté sur le fait qu’il y a un « risque de déstabilisation » des gaz dangereux dissous sous le lac Kivu, au pied du volcan.

La consigne majeure

 « Les gens doivent emporter le seul minimum, pour donner la chance à tout le monde d’embarquer après avoir pris soin de fermer leurs maisons ». Telle est la consigne donnée par l’autorité provinciale à la population.

Dans un tel scénario, «les gaz dissous dans les eaux profondes du lac montent, surtout le CO2, et asphyxient tous les êtres vivants autour du lac Kivu du côté congolais et rwandais», selon une note récente du laboratoire de volcanologie de Goma, OVG, pour qui «il y aurait des milliers de morts» dans les deux pays.

Un bilan en croissance aggravation

La lave s’est écoulée samedi 22 Mai 2021 soir en deux directions depuis les flancs du volcan, une coulée s’immobilisant dans les faubourgs nord-est de Goma, l’autre coupant sur un kilomètre la route nationale 4 reliant Goma à Butembo, un axe régional majeur et vital pour l’approvisionnement de la ville.

A ce jour, le bilan est de 32 personnes mortes depuis l’éruption samedi, dont une dizaine asphyxiées par les gaz toxiques en s’aventurant sur la coulée de lave encore fumante. Une agence onusienne a fait état, parmi ces victimes, de 24 personnes brûlées par la lave, et par ailleurs de «40 adultes signalés disparus».

Selon les évaluations humanitaires, entre 900 et 2500 habitations ont été détruites, et près de 4500 ménages (environ 20.000 personnes) se sont retrouvés sans abri, alors que «les secousses provoquent toujours la panique».

Au moins dix quartiers sont privés d’eau courante, et une grande partie de la cité n’est plus alimentée en électricité. L’accès à l’eau potable est un souci majeur, aggravé par des poussières et cendres toxiques qui se mélangent aux eaux de pluie.

C’est dans cet état de lieu que la délégation gouvernementale a remis le mercredi 26 Mai un lot important d’aide humanitaire composé de plusieurs milliers de cartons de produits médicaux, des sacs de riz et des bouteilles d’eaux…

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