Barbaries à Malemba Nkulu : Vives condamnations de Mukwege, Katumbi, Sesanga, Tshiani, JC Katende, Fayulu, Matata, Muyambo, Ngoyi Kasanji, …

La situation sécuritaire à Malemba Nkulu, territoire situé dans la province de Haut-Lomami, dans le Grand Katanga, est explosive depuis le début de la semaine en cours. Des vies fauchées, maisons incendiées, des non-originaires qui fuient la zone… Plusieurs vies fauchées sauvagement, de blessés par agressions et plusieurs autres dégâts.  Le bilan de ce qu’on désigne par « barbaries de Malemba-Nkulu », où des autochtones s’en prennent visiblement aux ressortissants de l’espace Kasaï, continue de s’alourdir d’après plusieurs sources. Le tollé est général dans l’opinion, avec de réactions fusant de partout.

Dans son discours sur l’état de la Nation prononcé le mardi 14 Novembre 2023 devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, le Chef de l’Etat Congolais, Félix Tshisekedi, n’a pas manqué d’évoquer cette situation désastreuse dans le territoire de Malemba Nkulu, en ordonnant  aux autorités provinciales de prendre des mesures « avec une extrême urgence » pour rétablir la paix dans cette partie du territoire nationale, à la suite de.

A l’instar de réactions des autorités étatiques du pays, plusieurs personnalités tant du monde politique que de la Société civile ont exprimé leurs regrets et condamnations, suite à ces violences meurtrières à caractère ethniques dans Malemba-Nkulu.

Les réactions

Ci-après les condamnations de plusieurs personnalités congolaises, postées à travers leurs comptes officiels dans les médias sociaux.

Moise Katumbi : « Toute vie humaine est sacrée. Je suis révolté par les évènements qui se déroulent à Malemba Nkulu. Ces images d’horreurs sont insoutenables. Faute de maintenir l’autorité de l’Etat, les pouvoirs publics doivent assumer leur pleine et entière responsabilité dans cette tragédie qui endeuille la nation. Il est important de sauvegarder notre vivre ensemble. Les blessés doivent être soignés et les victimes secourues. Les responsables doivent être identifiés, poursuivis et sanctionnés de la manière la plus exemplaire ».

Delly Sesanga : « En ces temps troublés, où la haine tribale gagne toujours plus de place dans nos provinces, nous Congolais devons-nous tenir solidaires face aux tragiques événements à Malemba-Nkulu et au Plateau des Bateke, affirmant ensemble que chaque vie humaine est sacrée et qu’aucun acte de ce type ne doit être toléré. Au-delà des pensées que nous avons envers les victimes et leurs familles, il est de notre devoir d’agir pour garantir la sécurité et la protection de tous les Congolais, tout en cultivant l’unité nationale au sein de notre pays. Ce moment sombre doit être un catalyseur pour prendre des mesures concrètes visant à aider et soutenir les victimes, tout en prenant les dispositions mettant un terme à cette violence insensée. En faisant le choix de la Refondation du Congo, nous avons le pouvoir collectif de créer un avenir commun où de tels actes atroces ne trouveront plus leur place ».

Martin Fayulu : « Les images de la tuerie de Malemba Nkulu font froid au dos. Je condamne avec la dernière énergie cette barbarie primaire et inexplicable. J’exhorte les Congolais à ne pas céder au démon du tribalisme et de la division car le Congo doit demeurer un et indivisible. ‘’Congo Ekolo Moko’’ ».

Denis Mukwege : « Horrifié par les images inhumaines et dégradantes de violences commises notamment sur une femme sans défense à Malemba-Nkulu, dans la Province du Haut-Lomami. Nos compatriotes ne peuvent rester livrés à eux-mêmes et à la violence. Il est temps de restaurer la sécurité et l’ordre public et de rendre la justice à travers tout le territoire national !»

Augustin Matata : « En ces temps troubles, mes pensées accompagnent les victimes du drame de Malemba-Nkulu. Des sanctions exemplaires devraient rapidement être prises. Ce drame de plus est le nième signe avant-coureur que le sentiment national est rudement éprouvé et l’âme nationale affaiblie. Il nous interpelle et nous appelle à la revivification de la conscience patriotique, réconciliés autour de notre histoire et notre hymne national ».

Me Jean-Claude Katende : « Les gens ont perdu la vie uniquement parce qu’ils sont originaires du Kasaï. Ils n’ont rien fait qui méritent la mort. Notre pays est dans le fond du trou (…) Je suis écoeuré par les images que je vois en provenance de Malemba-Nkulu. C’est inexplicable et inacceptable : porter atteinte à la vie de quelqu’un à cause de ses origines. Tous ceux qui sont à la base de ces actes doivent être punis sévèrement et conformément aux lois ».

Jean-Claude Muyambo : « Il faut se désolidariser de tout discours tendant à semer la désunion entre congolais. L’unité dans la diversité devait traduire nos passions… je condamne la violence à Malemba-nkulu, les instigateurs doivent répondre de leurs actes (…) Ce mercredi 15.11.23 un agent de la mairie vient d’être tabassé à mort par les chauffeurs taxi. A Malemba-Nkulu la violence règne « en roi » où allons-nous ? Les jeunes doivent éviter de faire l’apologie de la violence car la violence ne fait qu’engendrer la violence ».

Noël Tshiani : « Je condamne avec la dernière énergie ces actes de barbarie perpétrés contre des paisibles citoyens au Katanga. J’invite l’Etat à user de ses prérogatives régaliennes pour sanctionner les auteurs de ces crimes et à identifier les commanditaires pour des sanctions appropriées conformément à la loi. Je condamne aussi le candidat Président de la République qui a traité les autres des talibans originaires d’un même village. Ceci est tout à fait inacceptable. La justice devrait interpeler un tel personnage à cause de ses propos de haine contre des citoyens dans le pays de leurs ancêtres. Les congolais doivent être libres de s’installer partout où ils veulent dans leur pays ».

Ngoyi Kasanji : « J’ai saisi le VPM Int il y a 72 h sur les tueries contre les Kasaiens à Malemba Nkulu que je condamne, les dispositions sécuritaires étant prises, les images diffusées doivent être réexaminées après les enquêtes des services compétents. Je demande à la population de ce territoire d’éviter l’intolérance tribale et les manipulations politiciennes qui portent atteinte à notre vivre ensemble comme congolais, soyons unis ».

Toutes ces différentes condamnations, à l’instar de plusieurs autres exprimées par-ci par-là, démontrent à suffisance, si besoin en était encore de le démontrer, à quel point les Congolais ne sont apparemment pas disposés à revivre un autre épisode du très tristement célèbre « massacre des Kasaiens au Katanga » de 1992.

A noter que de son côté, le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, a instruit  les forces de sécurité à restaurer l’ordre public perturbé par « des inciviques », en ajoutant qu’une enquête judiciaire a été ouverte, tout en soulignant que des auteurs de ces crimes sont activement recherchés.