Barrage de la Renaissance du Nil : Après l’échec de Kinshasa le Conseil de sécurité intervient

Le Soudan et l’Egypte dénoncent la violation par l’Ethiopie des dispositions de l’accord de principes entre les trois pays, en 2015. La réaction de ces deux Etats intervient alors qu’Addis-Abeba envisage le deuxième remplissage du Barrage de la Renaissance. Les trois protagonistes sont à New York, aux États-Unis, pour une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le barrage. Ce, après que les négociations tenues à Kinshasa entre les trois pays en début Avril 2021, sur médiation du Président Tshisekedi, n’aient pas produit des résultats escomptés.

En effet, depuis plusieurs décennies, l’Egypte et l’Ethiopie vivent à couteaux tirés. A la base, le pays des pharaons dépend à 97% du fleuve Nil, pour son irrigation et son eau potable, alors que son voisin, l’Ethiopie, voit en ce fleuve une opportunité d’électrification et de développement. Après l’échec de la médiation de Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union Africaine, les trois pays sont depuis le jeudi à New York pour participer à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le barrage de la Renaissance du Nil.

Le Président Congolais Félix Tshisekedi lors de l’ouverture des négociations de Kinshasa le 4 Avril 2021 sur le Barrage de la Renaissance du Nil. (Photo droit tiers)

En mi-juin, l’Ethiopie a réaffirmé son engagement d’amorcer le deuxième processus du remplissage du barrage de la Renaissance du Nil.

Pour l’Egypte, la décision d’Addis-Abeba est « une escalade dangereuse » qui risque de fragiliser la paix entre les trois pays. « Le deuxième remplissage du barrage constitue une violation des lois et normes internationales qui régulent les projets de construction sur des bassins partagés des rivières internationales. Cette étape représente une escalade dangereuse qui révèle la mauvaise foi et la volonté de l’Éthiopie d’imposer un fait accompli aux deux pays riverains, ainsi que son indifférence aux effets négatifs et aux risques encourus d’un remplissage unilatéral », note-ton dans un communiqué signé par Sameh Shoukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères.

Dans une conférence de presse tenue en début de semaine avant le voyage à New-York, le ministre soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau, Yasser Abbas, qui avait plaidé pour l’organisation d’une « réunion afin de discuter de la crise, en empêchant l’Éthiopie de prendre des mesures unilatérales », estime que la convocation de cette assise au Conseil de sécurité des Nations Unies  est « un succès pour la diplomatie soudanaise, et une confirmation claire de l’argument du Soudan selon lequel le deuxième remplissage unilatéral représente une menace pour la paix et la sécurité régionales ».

A noter que le grand barrage de la renaissance éthiopienne, GERD, est une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre il y a tout juste dix ans en avril 2011. Le barrage est construit dans le nord-ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu, un bras du fleuve qui fait la jonction avec le Nil blanc, plus au nord à Karthoum avant de poursuivre son cours vers l’Égypte. 

Force est de constater que malgré les menaces et les échecs des négociations, le différend entre les trois pays a « techniquement » évolué.  Les discussions portent désormais sur les conditions de son fonctionnement, notamment le remplissage du réservoir et l’exploitation du barrage, particulièrement durant les années de sécheresse. Une évolution résultant des négociations de Kinshasa.

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