La libido et ses aléas
On a cru pendant longtemps que l’envie de s’accoupler était essentiellement une affaire d’hommes, que seul le bâton d’Adam dictait les lois du désir.
Ce qui est vrai est que l’imaginaire érotique n’est pas plus masculin que féminin. Chaque être humain dispose d’un capital libido à amplitude variable selon l’âge, l’humeur du moment, l’éducation reçue, le passif émotionnel, les motivations contextuelles ou l’état de santé physique ou psychique. Partant de là, il est normal que nous connaissions toutes et tous des périodes plus propices que d’autres aux ébats amoureux. Reste à les comprendre pour mieux les traverser.
La faute aux hormones
L’œstradiol est au désir féminin ce que la sérotonine est à la bonne humeur. Sans cette hormone, l’appel de la chair serait moins bien entendu. Heureusement, le cerveau en produit ; il fournit même des pics pendant l’ovulation et les six premiers mois de grossesse. D’un point de vue métabolique, la libido est à son comble à ces moments-là. Elle dégringole cependant à l’accouchement et plus encore à la ménopause. En prévision de l’allaitement, le corps fabrique dès la délivrance de la prolactine, l’« hormone anti-désir ». De son côté, l’arrêt des règles signe celui de l’activité hormonale et la diminution des sécrétions vaginales, ce qui peut rendre les rapports sexuels inconfortables, voire douloureux.
Libre dans sa tête
Après la pression du travail, de transport, il est normal que l’on soit plus dodo que sexo. Quand l’esprit n’y est pas, le corps ne s’émoustille pas. Trop de stress, de fatigue morale, de charge mentale, et bye-bye l’envie de galipettes. Inverser la tendance consiste à reposer ses neurones en solo, le temps d’un bain relaxant, d’une visite chez le coiffeur, d’un massage en institut…
Pas envie : et alors ?
Au vu des consultations médicales, les femmes s’inquiètent plus que les hommes de leur baisse de désir. Or les spécialistes s’accordent à dire que cette souffrance psychologique est créée par l’image que les gens ont de la sexualité aujourd’hui. Il faut être performant et/ou atteindre l’orgasme à tout prix. Ces schémas enferment dans une contrainte, créent un stress, et font fuir le désir. Même à 25 ans, ce n’est pas une catastrophe de ne pas avoir envie de faire l’amour pendant quinze jours.
La flamme du couple
L’excitation de la rencontre et de la nouveauté rend le désir incontrôlable. Puis, au fil des mois, le quotidien aidant, ce délicieux frisson s’estompe. Il se peut que, sous la couette, monsieur soit un lièvre et madame une tortue. Autrement dit, le désir masculin se met rapidement en marche, tandis que le désir féminin réclame quelques attentions pour se mettre en route. Si l’acte sexuel se résume chaque fois à la pénétration sans préliminaires, la libido féminine n’a pas le temps de s’exprimer et finit par capituler.
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