Patrice Lumumba : Retour historique de 1960 au 17 Janvier 1961

Patrice Lumumba : Retour historique de 1960 au 17 Janvier 1961

De son vrai nom Esaïe Okit’Asombo Tasumbu (par son père) et Lumumba (par sa mère), Patrice Lumumba, noms qu’il prit en 1942 après son baptême catholique, est né le 2 juillet 1925 dans le village d’Onalua, territoire de Katako-Kombe dans le Sankuru, au Congo belge. Vainqueur des premières élections générales en Mai 1960 avec son parti politique Mouvement national congolais, MNC, Patrice Emery Lumumba devient premier Premier ministre du Congo indépendant. Il est destitué de ce poste en Septembre 1960. Il sera arrêté en Décembre de la même année. Son assassinant intervient le 17 Janvier 1961 dans la province sécessionniste du Katanga où il a été transféré le même jour. La nouvelle est restée cachée au public jusqu’au mois de Février. De détails ci-dessous.

Après avoir accédé à certaines connaissances, Patrice Lumumba est marqué par le paternalisme dont le Congo belge est empreint et se reconnait dans les idées du parti libéral belge. Mais sa prise de conscience est rapide : en 1958, il professe des opinions clairement anticolonialistes et il fonde à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) le Mouvement national congolais, un parti nationaliste, unitaire et radical. Quelques semaines plus tard, Il assiste à la Conférence des peuples africains, où il croise notamment Frantz Fanon, alors rallié au FLN algérien, et le Ghanéen Kwamé Nkrumah – des rencontres qui marqueront un tournant essentiel dans sa pensée politique.

Désormais résolument favorable à l’indépendance, il sera arrêté par les autorités belges au début de 1960. Son arrestation, et le front uni des leaders congolais face au pouvoir de Bruxelles, précipiteront la marche vers l’indépendance, fixée au 30 juin. Libéré, il remporte avec son parti les premières élections libres du pays.

Patrice Lumumba devient le premier premier ministre de la République du Congo, RDC. Considéré comme un homme de gauche radical, sa présence inquiète les puissances occidentales et la Belgique de qui la RDC a acquis l’indépendance le 30 juin. Particulièrement critique à l’endroit du colonialisme, le discours que Lumumba prononce le même jour au Palais de la Nation indispose d’ailleurs le souverain belge, Baudouin 1er présent à la cérémonie.

« … cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. C’est une lutte qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force.

Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire… », avait notamment déclaré Patrice Lumumba dans son discours.

Dès juillet, une violente mutinerie de soldats congolais contre des officiers belges toujours sur place provoque une instabilité qui va vite s’accentuer. Des troupes belges sont envoyées à Léopoldville, la capitale, et au Katanga, une province minière qui déclare son indépendance le 11 juillet sous Moïse Tshombé. Des milliers de Belges s’y sont réfugiés.

Lumumba demande de l’aide, notamment aux États-Unis, aux Nations unies et à l’Union soviétique, pour bloquer cette sécession. Des conseillers soviétiques arrivent en RDC alors que les troupes onusiennes sont sur place le 14 juillet. En pleine guerre froide, le recours aux Soviétiques accentue les tensions.

Le 5 septembre, le président Joseph Kasa-Vubu révoque Lumumba. Puis, le 14, le chef d’état-major de l’armée, Joseph-Désiré Mobutu, prend le pouvoir avec l’appui de puissances étrangères.

Arrestation le 2 Décembre à Léopoldville (Kinshasa) 1960 de Patrice Lumumba, Maurice Mpolo et Joseph Okito (Photo droits tiers)

Assigné à résidence, Lumumba s’échappe, avant d’être arrêté en décembre 1960 puis transféré le mois suivant à Élisabethville, au Katanga. Il y est exécuté le 17 janvier 1961 avec deux autres alliés politiques Mpolo Maurice et Joseph Okito, en présence de politiciens katangais et de Belges.

Cette nouvelle ne sera rendue publique qu’en février. Des partisans de l’ex-premier ministre tenteront une rébellion, mais seront vaincus par les troupes de Mobutu.

LesNews/ PerspectiveUsherbrooke

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