Que cherche finalement la Banque mondiale dans les relations Tshisekedi-Kabila ?

Jean-Christophe Carret, directeur pays de la Banque mondiale, a annoncé tout dernièrement via de médias que la République démocratique du Congo, RDC, pourrait bénéficier d’une série de financements de son institution sous certaines conditions. En jeu, une assistance de 3 milliards de Dollars US de nature à constituer une véritable bouffée d’oxygène pour ce pays,  qui traverse une crise socio-économique traduite par une croissance économique à moins de 1% en 2020.

La Banque mondiale serait prête à accorder un financement de près de 3 milliards $ au pays, qui servira à faire face aux répercussions socio-économiques de la pandémie de covid-19. A en croire Jean-Christophe Carret. Un apport opportun alors que la crise née de la pandémie au coronavirus a contribué, d’après cette institution de Breton Wood, à faire chuter la croissance économique à 0,8% en 2020. La Rdc avec environ 780 morts sur 31.000 personnes contaminées à la Covid-19 et un taux de guérison dépassant les 80%, demeure tout de même un des pays avec un bilan humain le plus remarquable au monde.

Jean-Christophe Carret, Représentnant pays de la Banque mondiale. (Photo Tiers)

Dans ses propos, Jean-Christophe Carret indique que « l’histoire politique compliquée de ce pays n’a pas encore créé d’espace pour mettre en place les réformes ». Une thèse qui traduit l’intention de la Banque mondiale à mettre ces fonds à la disposition de la RDC qu’à la condition que le pays résolve certaines situations en cours, notamment les tensions politiques qui se traduisent par la lutte entre les partisans du président Félix Tshisekedi et de son prédécesseur Joseph Kabila pour le contrôle du pouvoir. Pour ce bailleur de fonds, ces tensions politiques « constituent un frein à la mise en œuvre de nombreux changements dans la gestion des finances publiques, de la gouvernance et des entreprises publiques ».

Ce qui est vrai est que la mise à disposition de ces fonds permettrait enfin à la RDC de relancer une économie asphyxiée notamment par des années de mauvaise gestion des régimes précédents Kabila et Mobutu pour être précis. La Rdc qui n’est pas encore sortie de ses récurrentes situations politiques tendues, traverse une crise socio-économique, avec plus de 73% de la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté, selon une estimation de la Banque mondiale datant de 2018. La crise du Covid-19 et ses restrictions ont sérieusement entravé le déroulement des activités économiques comme également dans la plupart des pays du monde.

Félix Tshisekedi et Joseph Kabila lors de la cérémonie d’investiture du premier comme 5ème Président de la Rdc. (Photo Tiers)

A moins que la position de la Banque mondiale exprimée par son Directeur pays soit mal comprise, des analystes sont sceptiques quand à sa prise en compte par le Président Félix Tshisekedi qui verrait ça d’un mauvais œil. L’actuel Chef de l’Etat congolais qui a en effet réussi, deux ans après son accession au pouvoir, à retourner en sa faveur la situation politique en récupérant la majorité parlementaire, gouvernementale et institutionnelle que contrôlait son prédécesseur, ne voudra certainement plus « partager » son pouvoir avec des acteurs politiques dont il a vivement accusés de lui mettre les bâtons dans les roues.

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