Rdc : Le Président Tshisekedi n’entendra t-il pas le cri de détresse du personnel de la Biac ?

Le 11 octobre 2020, la Banque centrale du Congo, BCC, a décidé de la «liquidation forcée» de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo, BIAC, après plusieurs tentatives de sauvetage et de recherche d’un repreneur restées infructueuses. Une décision à laquelle s’est opposé le Conseil d’Etat à son audience de référé-suspension du 3 novembre 2020, sous ROR 171, opposant la société Sofia Sa et consorts à la Banque centrale. Ce qui relance complètement le dossier BIAC. Aujourd’hui, des anciens agents et cadres de cette banque commerciale sollicitent l’implication du Président Tshisekedi, espérant ainsi être rétablis dans leurs droits.

La décision susdite prise par la BCC de liquidation forcée de la BIAC, entraînant par conséquent le retrait de l’agrément de cette banque commerciale par l’autorité de régulation, a empiré la situation déjà intenable dans laquelle le personnel de la BIAC vit depuis plusieurs années. La suspension de cette décision de mise en liquidation par le Conseil n’a pas non plus arrangé les choses.

Comment peut-il en être autrement, lorsqu’on sait que l’ensemble du personnel de la banque n’a pas été désintéressé, ses droits méconnus, vraiment au mépris de toutes les dispositions légales et règlementaires en vigueur. Pire encore, aucun salaire ne lui a été versé depuis octobre 2020 et on peut imaginer les dégâts ; des agents qui décèdent, ceux qui sont locataires sont déguerpis, de ménages menacés, etc.

Considérablement dépourvus et au bord d’un total désespoir, le Collectif des agents de la BIAC se tournent vers le Président Tshisekedi, à qui ils lancent un cri de détresse dans une lettre ouverte dont une copie est parvenue jusqu’à votre média, et dont nous nous faisons le devoir de publier ici in extenso.

A Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat

Félix Antoine TSHISEKEDI

Kinshasa/Gombe

CONCERNE : Le cri de détresse du personnel de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo, BIAC s.a

Monsieur le Président,

Par son avis au public signé en date du 09 octobre 2020, et conformément aux dispositions pertinentes des articles 22, 23, et 56 de la Loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des Etablissements de Crédit, la Banque Centrale du Congo a décidé de mettre en liquidation forcée la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo, en sigle B.I.A.C. s.a.

Cette décision a entrainé dans son sillage le retrait par l’autorité de régulation (BCC) de l’agrément Il va sans dire que depuis lors, tout le personnel de la Banque s’est retrouvé du jour au lendemain purement et simplement sans ressources nécessaires qui lui permettent de vivre décemment.

Et comme si cela ne suffisait pas, le Conseil d’Etat siégeant en audience de référé suspension le 03 novembre 2020 sous ROR 171, a rendu un arrêt portant suspension des décisions de mise en liquidation forcée.

Il ressort de cet état de choses que faute d’avoir désintéressé l’ensemble du personnel, et ce au mépris de toutes les dispositions légales et règlementaires, aucun droit ne leur a été reconnu, aucun salaire n’a été versé depuis octobre 2020, le décès de plusieurs de nos collègues est signalé ça et là, la dislocation des familles est la norme, la non scolarisation des enfants se généralise, les soins médicaux ont été purement et simplement supprimés, la Banque Centrale du Congo a complètement failli à sa mission.

Pour ne pas assister à la disparition programmée de nos familles respectives, le collectif des agents de la BIAC sollicite instamment l’implication de votre autorité dans le dénouement et la satisfaction de nos revendications, à savoir :

  • La notification à tous les agents de la résiliation du contrat de travail, et la délivrance du certificat de fin de service, conformément aux prescrits des articles 76 et 79 du Code du Travail ;  
  • Le paiement intégral de tous les arriérés de salaire présents sur nos comptes salaires, ainsi que le versement à tous les agents du salaire des mois d’octobre, novembre, et décembre 2020 ;
  • Le paiement du décompte final ;
  • Le rapatriement vers leur lieu d’embauche de tous les collègues en mutation.

Sollicitant votre implication personnelle dans le dénouement de ce dossier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

Fait à Kinshasa, le 16 Février 2021

Pour le compte des Anciens agents BIAC

Aristote MAMBUENI NDANGI

Membre de la Délégation syndicale

Serge MULAPU UWAMP

Représentant des cadres

Aux yeux de plusieurs observateurs, les ex agents et cadres de la Biac ont plus que jamais toutes les raisons d’espérer. Alors que le pays est en plein dans un Etat de droit avec le pouvoir du Président Félix Tshisekedi qui en a fait son cheval de bataille. La mise en place bientôt d’un nouveau gouvernement, maintenant que le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge a été nommé, a de quoi susciter également de l’espoir.

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