Financements étrangers : La RDC et l’Algérie en « rébellion » contre l’Inde et la Chine

Financements étrangers : La RDC et l’Algérie en « rébellion » contre l’Inde et la Chine
Vue d'avion sur Inga 2: le canal d'amen??, le barrage, les conduites forc??es, et la centrale. 2005.

Se donner les moyens de leur développement et financer eux-mêmes leurs projets, d’abord pour éviter les sentiers très coûteux des prêts étrangers, demeure le premier grand défi des Africains. La République démocratique du Congo, RDC, avait dit en juillet dernier que dès 2025 la contribution de Etat dans l’investissement global dépassera celle des partenaires étrangers, le premier test sera la centrale hydroélectrique de Grand Katende. L’occasion est de le souligner surtout que le Président Félix Tshisekedi est itinérance depuis le 24 Décembre 2024 dans l’espace Grand Kasaï, région devant bénéficier tout justement de cet ouvrage. Ce projet végète depuis 1960, plombé par des retards et interruptions, cette fois le Gouvernement congolais est déterminé à aller au bout en dépit de l’écueil du financement.

 

En effet, cet ouvrage hydroélectrique à terme aura une capacité de 64 MW. Le Conseil des ministres du 20 décembre 2024 a mis sur la table ce méga programme. Les autorités congolaises devront prendre leurs responsabilités et y aller seules face à la défection de l’Exim Bank de l’Inde. L’établissement s’était engagé à décaisser 168 millions de dollars sur les 280 millions de dollars qu’il faut pour financer ce projet, New Delhi s’est défilé in fine…

 

C’est exactement comme l’a fait l’Algérie le mois dernier, rapporte une source médiatique dans la région. La Chine avait promis de décaisser des milliards de dollars pour exploiter de gros gisements de phosphate, Pékin a fini par reculer après moult atermoiements, alors Alger a foncé seul.

 

Pourtant en juin 2023, après des années d’âpres négociations, l’Inde avait annoncé l’ouverture de cette ligne de crédit ; à l’arrivée seule une infime partie de l’argent a été déboursée. Alors la RDC cheminera seule. Le cadre du financement et de la gestion des revenus est déjà fixé, même si le gouvernement n’a rien officialisé sur son contenu. On sait juste que les recettes générées dans la première étape seront affectées au financement du service de la dette.

 

Par ailleurs le mécanisme mis en place mentionne des périodes de grâce pour l’emprunt, ce qui permettra au pays de réinjecter les revenus de la première phase dans les phases suivantes. Le ministère des Finances a indiqué que cette architecture permettra de lancer rapidement le chantier tout en honorant les engagements financiers envers l’Inde. Donc sur le plan technique la nouvelle orientation scinde le projet en trois phases, avec un mécanisme d’autofinancement intelligent pour chaque étape.

 

La première s’étale sur 24 mois, à terme elle permettra de produire 16 MW et d’alimenter les villes de Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu. Les phases suivantes monteront progressivement à 32 MW ensuite 16 MW.

 

« La RDC, ayant constaté que l’option de financement avec l’Exim Bank de l’Inde ne permettait pas de redémarrer immédiatement et d’achever ce projet dans un délai raisonnable, a choisi de le financer sur fonds propres. Cette option présente des avantages mieux adaptés et plus souples par rapport aux procédures liées aux accords de prêts », a confié Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernent rappelle -t-on.

 

L’impact de la centrale hydroélectrique sera majeur, en effet ce projet fait partie d’un vaste programme de modernisation des infrastructures et de dynamisation économique du Kasaï. Il y a d’abord les milliers d’emplois générés par la construction, ensuite il y a la stimulation de l’activité économique locale et l’amélioration des conditions de vie des populations locales grâce à une électrification généralisée.

 

Les travaux avaient démarré en 2011, sous la houlette de la société indienne LPCC, mais tout avait été gelé en 2015 sur instruction de New Delhi. En 2021 un audit de l’avancement du chantier avait établi qu’à peine 55% des travaux de génie civil étaient bouclés et 75% des équipements électriques livrés. Le hic c’est qu’ils «pourraient ne pas être en état d’être utilisés». En effet une partie de ce matériel stocké dans différentes villes du pays a subi les effets du temps ou bien les composantes ont disparu.

 

A noter qu’aucun calendrier n’a été fixé pour la relance du chantier ni pour l’exploitation des premiers 16 MW de la centrale hydroélectrique. Là aussi les autorités devront s’avancer et communiquer sur les échéances. Ce sera un gage de crédibilité, après avoir annoncé que le pays financera cet ouvrage avec ses deniers.

 

LesNews/TunisieNumerique

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