Kigali : Antony Blinken met le doigt dans la plaie de Kagame

Arrivé le soir du mercredi 10 Août 2022 à Kigali, au lendemain de ses entretiens à Kinshasa qui ont largement porté sur le soutien apporté par le Rwanda au M23 dans l’est de la République démocratique du Congo, RDC, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu avec le président rwandais Paul Kagame, avant un point de presse animé ce jeudi.

A cette occasion, Antony Blinken a exprimé de « graves inquiétudes » sur la question des droits de l’homme au Rwanda lors de discussions à Kigali avec le président Paul Kagame, à ce dernier jour de sa tournée africaine.

« Comme je l’ai dit au président Kagame, nous pensons que les gens dans tous les pays devraient pouvoir exprimer leurs opinions sans peur d’intimidation, d’emprisonnement, de violence ou de toute autre forme de répression », a déclaré Antony Blinken lors de la conférence de presse.

Le Secrétaire d’Etat américain a aussi exprimé aux dirigeants rwandais les inquiétudes des Etats-Unis d’Amérique concernant le rapport crédible des experts des Nations Unies, qui affirme que le Rwanda soutient le groupe armé M23 opérant en RDC et a fait part de l’opposition des Etats-Unis à ce soutien. Il en a profité pour appeler tous les Etats de la région au respect de l’intégrité territoriale des autres pays.

Une attitude d’Anthony Blinken lors de sa conférence de presse à Kigali (Photo droits tiers)

Il a également indiqué avoir abordé le cas de Paul Rusesabagina, qui purge depuis l’an dernier une peine de 25 ans de prison et dispose d’un statut de résident permanent aux États-Unis.

La situation des droits de l’homme au Rwanda est régulièrement dénoncée par la société civile et des ONG internationales. L’évocation de cet aspect met souvent le président rwandais Paul Kagame dans tous ses états, d’après certains observateurs. « L’absence de réaction face à l’épouvantable bilan des droits humains au Rwanda, n’a fait qu’encourager les responsables de ce pays sur la voie des abus, même au-delà de ses frontières », a dénoncé Lewis Mudge, le directeur pour l’Afrique centrale de l’ONG Human Rights Watch (HRW), dans un communiqué rendu public en début de semaine. Ainsi, cette Ong de défense des droits de l’homme avait appelé Antony Blinken à « signifier d’urgence (à Kigali) qu’il y aurait des conséquences à la répression et aux abus exercés par le gouvernement au Rwanda et au-delà ».

Dans la foulée, la responsable de l’opposition rwandaise Victoire Ingabire a aussi affirmé à cette occasion que Blinken devait « soulever la question des journalistes et des politiciens emprisonnés » pour s’être opposés au gouvernement de Paul Kagame. Et d’ajouter « Blinken doit demander à notre gouvernement d’ouvrir un espace politique à tous ceux qui veulent participer activement à la vie politique ».

Concernant les tensions entre la Rdc et le Rwanda suite à l’appui documenté de l’armée rwandaise au M23, mouvement étiqueté terroriste par le Gouvernement congolais, Paul Kagame qui continue de nier cette évidence, a exprimé au Secrétaire d’Etat américain son intention de chercher à aborder le sujet avec son homologue congolais Félix Tshisekedi dans l’espoir d’apaiser la situation.

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