La RDC se jette dans le Nil pour sauver les relations Egype-Soudan-Ethiopie

Depuis une décennie, le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie négocient sans succès jusqu’ici les modalités de gestion et de remplissage du réservoir du grand barrage controversé de la Renaissance, lancé en Ethiopie en 2011 et destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique. Le Président Félix Tshisekedi vient de faire entrer la Rdc dans la scène, pour la poursuite « à l’africaine » de ces négociations. Du coup, tous les regards sont tournés vers Kinshasa dans la tentative de résolution d’un conflit qui menace sérieusement la paix en Afrique.

C’est dans le cadre de la Conférence Internationale sur le barrage de la Renaissance (GERD), prévue du 4 au 5 Avril 2021, que Kinshasa a pris la direction des négociations, qui opposent depuis l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan. Le barrage de la Renaissance que construit Addis-Abeba sur le Nil est toujours au cœur des tensions entre ces trois pays. Pour résoudre leur différend, c’est le Président congolais Félix Tshisekedi et Président de l’Union africaine qui vient d’entrer en jeu, dans l’espoir d’apporter une solution africaine à ce problème africain.

Une attitude du Président Tshisekedi au cours de son speech le dimanche 4 Avril 2021
à Kinshasa

Déclarant dans son speech de circonstance « Que ces deux jours d’échange et de délibération offrent aux parties l’opportunité d’examiner et de proposer des solutions aux questions techniques et juridiques en suspend en vue de parvenir, selon une feuille de route et un calendrier à convenir, un règlement complet et définitif de la question », Félix Tshisekedi a invoqué des « Solutions africaines aux problèmes africains ; l’Afrique que nous voulons ».

Le Président congolais pense aussi que la dimension humaine doit être au cœur de ces négociations tripartites, que les populations des trois pays ont droit à l’eau, à la nourriture et à la santé.

L’équation à résoudre

L’Egypte, qui dépend du Nil pour environ 97 % de son irrigation et de son eau potable, considère le barrage comme une menace pour son approvisionnement en eau. Le Soudan espère que le barrage régulera les inondations annuelles, mais craint que ses propres barrages ne soient endommagés si la seconde phase du remplissage est enclenchée avant de parvenir à un accord.

Addis-Abeba, qui avait annoncé en juillet avoir atteint son objectif de remplissage du barrage pour la première année, dit vouloir poursuivre le processus, qu’un accord soit conclu ou non.

Chantier pharaonique du Barrage de Renaissance en Ethiopie

Le barrage de la renaissance est en cours et devrait être achevé en 2023, l’Éthiopie affirme que l’énergie hydroélectrique ainsi produite sera vitale pour répondre de ses 110 millions d’habitants. Quant à l’Égypte qui dépend du Nil à 97 %, le pays craint une crise de l’eau, une fois ce barrage terminé.

Plusieurs intervenants appellent  à l’obtention d’un accord contraignant entre les parties avant l’été 2021

L’échéance fixée est due au fait que l’Ethiopie entend amorcer un second remplissage du barrage à la prochaine saison des pluies, alors que les négociations entre les trois parties patinent depuis de nombreuses années. Ce second remplissage suit un premier effectué en 2020 à la même période alors que les pays étaient toujours à la table de négociations. Celui-ci assurera ainsi au barrage d’être opérationnel en 2023.

Débutées en 2011, les négociations ont d’abord porté sur la construction ou non du barrage, son impact sur l’approvisionnement de l’Egypte en eau, ses spécifications techniques et enfin les termes de son exploitation, sans aboutir au moindre accord. En attendant, l’Ethiopie poursuit la construction du barrage pour lequel elle ne compte pas accuser de retard.

Pour certains analystes, le round de Kinshasa a toutes les chances de constituer une étape décisive sur la voie de résolution de ce conflit. L’implication du Président congolais depuis quelques temps dans ce dossier est encourageant, après les efforts fournis dans ce même contexte par Cyril Ramaphosa que Félix Tshisekedi a succédé à la tête de l’UA.

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