Léopards : Sacrifier Christian N’Sengi Biembe et après ?

Après l’élimination des Léopards, exclus de la phase finale de la CAN/Cameroun 2021, une absence d’ailleurs très mal digérée par les congolais, les flèches des critiques sont lancées contre le coach Christian N’Sengi Biembe entre autres. Surtout que la qualification à cette messe continentale qu’abritera le Cameroun en Janvier 2022, était l’une des missions qui lui étaient confiées par l’instance nationale du football. Et pourtant, la nomination en Août 2019 de ce fils du pays au background hors paire, comme sélectionneur national, avait suscité beaucoup d’espoirs.

C’est vraisemblablement grâce à un background élogieux que Christian N’Sengi Biembe Sese-Seko s’était vu confié, en Août 2019, les commandes de l’équipe nationale de football de la Rdc, les Léopards. Directeur Technique National des équipes nationales de football de la RDC, mais également entraîneur des Léopards U23 -un projet qu’il avait ramené au pays en 2002- avec de résultats flatteurs, détenteur d’un diplôme d’UEFA Pro License d’entraineur, à l’instar d’un diplôme UEFA simple. Il détenait aussi déjà un diplômé de l’Ecole Fédérale des entraîneurs de l’Union belge de football, il a également été assistant de Kiki Vanden Stock au sein de la Constant Vanden Stock Foundation, aussi assistant U19-21 au Royal Sporting Club Anderlecht (RSCA) de Belgique. En octobre 2015, Il avait même dirigé la sélection nationale alors que le sélectionneur Florent Ibenge était préoccupé en cette période avec son club par le Championnat national. Les Léopards avaient d’ailleurs battu sous son coaching en amical journées Fifa, respectivement les Super Eagle du Nigeria ,2-0, et les Panthères du Gabon, 2-1. Des ressources qui ont avantagé ce fils du pays pour qu’il soit ainsi promu à la tête des Léopards.

Christian N’Sengi Biembi

N’Sengi Biembi qui a été nommé en remplacement de l’emblématique Forent Ibenge, un autre fils du pays, ne semble plus dégager une odeur agréable aux yeux des dirigeants du sport congolais. Les missions qui lui ont été confiées à sa nomination, notamment les qualifications respectivement au Championnat d’Afrique des nations, CHAN/Cameroun 2020, à la Coupe d’Afrique des nations, CAN/Cameroun 2021 et à la Coupe du monde, Qatar 2023, n’ont pas toutes été remplies.

Florent Ibenge

Si la première mission a été un succès, l’échec de la seconde a vite fait naître des craintes quand à l’atteinte de la troisième. Conscient d’être actuellement l’objet de moult interrogations, N’Sengi Biembe se montre tout aussi préoccupé : « J’ai quitté l’Europe pour venir gagner ma vie ici, j’ai le plus grand diplôme de l’UEFA. Vous pensez que ça me fait plaisir de perdre ce match là… »

Menaces, accusations, dénonciations, renonciations

Après tout justement cette récente débâcle des Léopards aux éliminatoires de la CAN/Cameroun 2021, la déclaration faite récemment sur Canal+ par Constant Omari, Président de la Fédération congolaise de football association, FECOFA, est sans équivoque : « Il y aura des changements dans le staff technique. Au vu de résultats, il y a un impératif de redynamiser le staff technique ».

Mais si Constant Omari semble avoir trouvé la faille à la base de la contreperformance des Léopards, en pointant du doigt le staff technique qu’il compte remanier, Marcel Tisserand le capitaine du Onze national congolais indexe plutôt les dirigeants sportifs, ceux de la Fecofa en tête, donc Constant Omari en particulier, qu’il accuse de désorganisation. Et d’interpeller : « Que les gens qui dirigent ce pays, les journalistes et tout le monde nous accompagnent. Le match du Gabon, par exemple, nous arrivons à 1 heure du matin pour jouer à 17 heures… Nous avons un grand souci au niveau de l’organisation, au niveau des infrastructures. Le stade des Martyrs nous handicape. On a besoin des infrastructures, de l’organisation ».

Marcel Tisserand

Des accusations que Constant Omari a balayé du revers de la main, en renvoyant même la balle aux athlètes : « Quand nous sommes arrivés au Gabon, je ne sais pas ce de quoi les joueurs se plaignent. Ils avaient pratiquement 14h de repos avant le match. Ils ne peuvent pas dire qu’on a perdu ce match à cause de 40 minutes de vol… Les buts encaissés au Gabon n’ont rien avoir avec l’organisation. Quand ils viennent à Kinshasa, c’est dans les places business (en avion)… Les joueurs ont de prime que 90% des joueurs en Afrique ne touchent pas. J’ai toujours demandé à nos joueurs de savoir quel est leur rôle. S’ils démontrent qu’ils ont fourni beaucoup d’effort sur le terrain, personne ne va leur jeter la pierre ».

A la tête de la FECOFA depuis 20 ans, Constant Omari a aussi déclaré toujours sur Canal + qu’il ne sera plus candidat à sa propre succession à l’élection prochaine, lui aussi apparemment déçu.

Constant Omari

Emu, il explique : « Je dois vous assurer qu’il n’y a pas de politique sportive dans mon pays. J’ai alerté plusieurs fois qu’on n’a pas de moyens pour réhabiliter les stades et autres infrastructures sportives pendant tous les gouvernements, et personne ne s’y intéresse. Je crois que j’ai beaucoup fourni au niveau de la FIFA, de la CAF et même de la fédération, le temps est arrivé pour laisser la place aux autres… C’est ridicule d’être éliminé de cette façon là. Imaginez-vous que les frais pour le déplacement des joueurs sont sortis la veille du match à 19h00. Comment on pouvait s’organiser, comment les joueurs de l’intérieur sont-ils venus à Kinshasa, et ceux de l’Europe et ailleurs ?… J’ai dit aux joueurs de donner le meilleur d’eux-mêmes, mais c’était une déception, ils ont reçu les primes qu’aucun joueur africain ne reçoit pendant les éliminatoires, mais le spectacle que les joueurs ont livré est tout simplement désolant ».

Quid de la responsabilité de N’Sengi Biembe ?

C’est bien la question que certains se posent dans l’éventualité d’une révocation de l’entraineur national Christian N’Sengi Biembe.

La désorganisation évoquée d’une manière ou d’une autre ici, se révèle être la source de tous les maux que vient de rencontrer l’équipe nationale de la Rdc. Alors que le pays regorge des bons athlètes tant sur place qu’à l’étranger, ainsi que de compétences éprouvées pour le staff technique.

Pourquoi jeter la pierre à l’entraineur N’Sengi Biembe au moment où on sait que les moyens nécessaires n’étaient pas mis à sa disposition à temps et de manière convenable comme il le fallait.

Christian N’Sengi Biembe en coaching avec les Léopards

Les mêmes causes produisant les mêmes résultats tels que vécus depuis des décennies en Rdc, il y a bien risque que rien ne change même si on arrivait à changer d’entraineur et ou tous les membres du staff technique. Tous les entraineurs ou presque, qui sont passés à la tête des Léopards se sont plaint d’une manière ou d’une autre de la désorganisation qui caractérise le pays dans le domaine du sport.

Pour plusieurs analystes en tout cas, il faut que la Rdc se dote d’une politique sportive claire et efficace pour la relance de son football en particulier. Plusieurs congolais rêvent voir la Rdc reprendre, comme dans le temps, son leadership incontestable sur le football africain.  

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