Problème d’investissements en RDC : Dan Gertler comme Jonas ?

Problème d’investissements en RDC : Dan Gertler comme Jonas ?
Dan Gertler, Israeli mining investor, talks on his smartphone while walking past mining rubble during a visit to the Comide copper mine, Eurasian Natural Resources Corp., or ENRC, in Katanga province Democratic Republic of Congo, on Wednesday, Aug. 1, 2012. XXX. Photographer: Simon Dawson/Bloomberg *** Local Caption *** Dan Gertler

La participation du Président Congolais Félix Tshisekedi au Africa Summit du Financial Times, en début de semaine à Londres, continue de faire large échos. Principal orateur à ces assises sur l’investissement en Afrique, le Chef de l’Etat Congolais a tenu de propos qui ont révélé notamment un souci considérable, en rapport avec des investisseurs internationaux, lesquels continuent de traîner les pieds pour venir en République démocratique du Congo, RDC, malgré tout le potentiel du pays et une offensive diplomatique inédite déployée ces dernières années. Certaines analyses semblent expliquer la situation.

Dans son discours à Londres, le Président Félix Tshisekedi s’est effectivement appesanti entre autres sur les opportunités qui s’offraient aux investisseurs internationaux en RDC. Ce, après avoir vanté des énormes réserves de minéraux du pays essentielles à la révolution industrielle verte, tels que le cobalt, le lithium, le cuivre et le chrome. Aussi, l’énorme potentiel agricole inexploité du pays avec 80 millions d’hectares de terres arables, dont seulement 10 millions ont été plantés, et le vaste potentiel du fleuve Congo pour la création d’hydrogène vert.

RDC est-elle vraiment aujourd’hui attractive pour des investisseurs ?

Le cas de l’himalayesque projet hydroélectrique et presque mythique du Grand Inga, pour lequel il n’y a pas encore d’avancées significatives, alors que des investisseurs ont manifesté leur intérêt, dont un consortium sino-espagnol, un ancien responsable de la Banque mondiale et, plus récemment, la société australienne Fortescue.

Le Chef de l’Etat Congolais lors de sa participation au Africa Summit à Londres (Photo droits tiers)

Sur le sujet, le Président Tshisekedi ne s’est pas retenu au cours d’Africa Summit, de penser que peut-être le projet pourrait de l’avant si les États-Unis et l’Europe étaient impliqués. Le retard constaté dans l’avancement de ce projet serait donc « politique ».

« Je pense qu’il y a des problèmes au niveau international parce que je vois que personne ne voulait qu’il (le patron de Fortescue, Andrew Forest, NDLR) se rende seul en RDC et fasse quelque chose à ce sujet », a déclaré Félix Tshisekedi.

Certaines analyses développées, notamment dans Institute for security studies, ISS, tendent à méconnaitre à la politique internationale et autres rivalités entre puissances étrangères comme seul obstacle.

Quid de Gertler ?

Homme d’affaires israélien, Getler « a amassé sa fortune grâce à des centaines de dollars d’accords miniers et pétroliers opaques et corrompus » en RDC, selon le Trésor américain lorsque ce dernier a gelé les avoirs américains de l’homme d’affaires en 2017.

Il se fait que ces sanctions américaines contre Gertler, suspendues après par l’administration Trump, ont été rétablies sous Biden. Illustration pertinente de la détermination des Etats-Unis à déloger l’emprise de Gertler sur la RDC apparemment comme étape déterminante dans le nettoyage de la corruption massive que vit le pays depuis de décennies.

Ce qui n’arrange pas l’homme d’affaires israélien, un « one-horse show », pour qui la RDC représente toute sa carrière de milliardaire. Et il est prêt, d’après des analyses, à ne rien ménager pour faire sauter les obstacles pouvant l’empêcher de poursuivre ses activités dans ce pays riche.

C’est ici que certains évoquent l’accord, non encore rendu public en intégralité, conclu entre la RDC et Gertler, dans lequel l’israélien devait céder à l’État Congolais des milliards de dollars d’actifs en échange du remboursement des dépenses et du soutien de Kinshasa pour la levée des sanctions américaines. Le Gouvernement Tshisekedi est critiqué depuis dans certains milieux occidentaux pour ce qui ressemble à « une passe en or » donnée à Gertler. Des accusations toujours rejetées par le pouvoir.

Pour arriver à ses fins, le milliardaire israélien, qui tient vraisemblablement à maintenir son influence dans l’administration actuelle en Rdc, vient encore, dit-on, d’être pointé du doigt par Africa Intelligence d’avoir lancé des opérations d’infiltration contre de hauts responsables du cercle restreint du Chef de l’Etat Congolais qui agissaient contre ses intérêts. Des détectives privés se faisant passer pour des investisseurs potentiels ont été utilisés, selon Africa Intelligence, pour attirer notamment le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu, ainsi que le conseiller présidentiel, Vidiye Tshimanga, à des réunions à Bruxelles et à Londres respectivement. La liste serait longue. Ils sont piégés pour après être livrés en pâture et être écartés loin du Président Tshisekedi, a en croire Africa Intelligence. D’ailleurs, Vidiye Tshimanga a déjà démissionné de ses fonctions de suite de ce scandale.

Des analyses qui tentent alors de justifier un aspect d’obstacles empêchant encore beaucoup d’investisseurs, occidentaux particulièrement, à venir mettre leurs capitaux en RDC. Comme quoi, l’homme d’Affaires israélien Dan Gertler serait pour la RDC comme Jonas dans la Bible, qu’il faudra écarter pour faire avancer les choses. Reste à savoir si c’est vraiment suffisant pour faire affluer des investisseurs occidentaux en RDC. Qui dit mieux !

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