Profanation de paroisses catholiques : Après l’émotion… la raison ?

L’actualité en République démocratique du Congo, RDC, continue d’être dominée entre autre par l’information virale de la profanation des paroisses catholiques du diocèse de Mbuji-Mayi. Ce qui a suscité des réactions à tous les niveaux de la société congolaise. Des accusations au départ à sens divers, se succèdent de plus en plus d’autres éléments tendant à éclaircir davantage les choses.

Le week-end dernier, l’opinion a eu vent de la nouvelle faisant état d’une série d’attaques dont ont été l’objet plus d’une dizaine des paroisses de l’Eglise catholique dans la province du Kasaï oriental. Une profanation qui ne dit pas son nom. Les précisions arriveront après dans un message de Mgr Bernard-Emmanuel Kasanda, évêque du diocèse de Mbuji-Mayi, adressé aux chrétiens et aux autorités, contre la profanation du Saint sacrement, des lieux et objets sacrés.  

Dans ce message intitulé «  Cette maison sur laquelle mon nom a été proclamé, la prenez-vous donc pour une caverne de bandits », Mgr Bernard-Emmanuel Kasanda, renseigne que des ornements liturgiques, objets sacrés, statues du Sacré-Cœur de Jésus et de la Vierge Marie, tabernacles ou encore le très Saint-Sacrement de l’Autel sont régulièrement volés par des hommes mal intentionnés depuis près de quatre mois, soit depuis le mois d’Avril 2021. L’évêque a par cette occasion recommandé des condamnations « extrêmement exemplaires, fermes, et rapides », contre les auteurs des actes délibérés de profanation de différentes paroisses de ce diocèse.

Des réactions on fusé de partout, dans des termes parfois très durs, avec des accusations tendancieuses, particulièrement du côté des acteurs et organisations politiques. La Cenco, Nehémie Mwilanya du Fcc, Vital Kamerhe de l’Unc, Martin Fayulu de Lamuka, Jean-Pierre Bemba du Mlc, Moïse Katumbi de l’Ensemble pour la République, Augustin Kabuya de l’Udps, le Premier ministre Sama Lukonde, pour ne citer qu’eux, se sont tous exprimés, chacun sur fond de ses propres considérations.

C’est ici qu’on peut  saisir le sens du communiqué par l’abbé chancelier Benjamin Cyala, l’évêché de Mbuji-Mayi, signé après le tollé suscité par ces nouvelles. Il a insisté sur le caractère « pastoral » de la démarche de Mgr Bernard-Emmanuel Kasanda, en fustigeant clairement à toute récupération politicienne du message de son évêque.

« Ces actes répréhensibles ont commencé depuis le mois d’avril dernier. Donc, la démarche du Clergé de Mbuji-Mayi est strictement d’ordre pastoral. En conséquence, nous dénonçons toute récupération politicienne de cette lettre et invitons toute la population du Kasaï Oriental en particulier, et celle de la RDC en général de ne pas céder au chantage et de boucher les oreilles à toutes les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, appuyées même par des images et des photos qui ne sont pas de Mbuji-Mayi », dit ce communiqué de l’évêché de Mbuji-Mayi.

Les catégories des personnes pointées du doigt dans ces faits

Après toutes les réactions enregistrées au sujet de la profanation de ces paroisses catholiques, Le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental a tenu une réunion spéciale du conseil de sécurité élargie au diocèse de Mbuji-Mayi ce lundi 02 août 2021. 

Il ressort du compte rendu de cette réunion lu par le porte-parole du gouvernement provincial, que certaines catégories des personnes sont pointées du doigt après l’enquête interne au niveau du diocèse de Mbuji-Mayi.

« Aux membres du conseil de sécurité, Monseigneur l’évêque a fourni des pistes tant à l’interne qu’à l’externe de l’église pour remonter la filière du bourreau de son église. Les pistes vont des filières catholiques qui évoluent dans les prières charismatiques et les déviants qui n’ont pas respecté les lieux de prière prescrits et l’idéal de l’église en passant par des marginaux qui dans les besoins de chercher les symboles pures de l’église catholique pour leurs besoins spirituels. Il y a également ceux qui sont dans le monde fétichiste et qui pense consolider leur pseudo puissance en se dotant des choses sacrées de l’église catholique », indique le ministre provincial de l’intérieur. Et d’ajouter : « Il est regrettable, a reconnu monseigneur l’évêque que les esprits rébarbatifs en mal de sensation politicienne tentent de faire de rapprochement entre la forfaiture dont est victime son église et ce qui se passe à Kinshasa au niveau des confessions religieuses en ce qui concerne le choix du futur président de la CENI. Le monteur de cabale, jouant au jeu prolifique des réseaux sociaux se sont même permis d’associer des vielles photos de vandalisation de l’église catholique dans certains pays d’Afrique de l’ouest avec la destruction des biens et des vols perpétrés dans certaines paroisses du diocèse de Mbuji-Mayi ».

Toutefois, estiment certains observateurs, les accusations à sens divers iront toujours bon train, aussi longtemps que la scène des jeunes gens manifestant et menaçant même le Cardinal Ambongo devant le Centre catholique Lindonge à Kinshasa le dimanche 1er Août dernier, restera un mystère quand à ses véritables commanditaires.

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