EGCM : Le plus dur commence…

EGCM : Le plus dur commence…

Les travaux des états généraux de la communication et médias, EGCM, se sont clôturés  le samedi 29 Janvier 2022 à Kinshasa. Débutées le mardi 25 dernier avec comme thème : « Médias congolais : quelles perspectives à l’ère du numérique face aux défis du développement durable », ces assises ont été honorées à son inauguration comme à sa fermeture par la présence du Chef de l’Etat Congolais Félix Tshisekedi. Un signe encourageant du Numéro 1 des Congolais, mais cela n’occulte toutefois pas l’impérieuse nécessité de voir s’appliquer les recommandations  sorties de là. Un vrai défi à relever désormais sur la table du ministre de tutelle, Patrick Muyaya.

Le Chef de l’Etat Congolais Félix Tshisenkedi avec à sa droite le ministre Patrick Muyaya de la Communication et des médias et à sa gauche Kibambi Shintwa, un patriarche de la presse congolaise (Photo droits tiers)

Dans son speech de clôture, le Président Félix Tshisekedi a félicité les participants qui se sont engagés à s’impliquer dans l’assainissement de l’environnement médiatique, afin de jouer pleinement leur rôle social, tout en exprimant sa disponibilité à accompagner les réformes attendues dans le domaine de la communication et médias. « Il nous faut une presse responsable » a renchérit le chef de l’État,  « on doit guérir de la désinformation et casser cette inadéquation entre le dire et le faire ».  Le Président de la République a clos son mot de circonstance en exhortant les professionnels des médias à devenir des alliés dans la lutte contre les antivaleurs : tribalisme, népotisme, corruption etc.

Les états généraux de la communication et médias devraient être le déclenchement de la rénovation dans la gestion du secteur médiatique, « figure de parent pauvre », a indiqué pour sa part le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya. Selon lui, la presse ne devrait pas être aliénée. Il a garanti que la liberté de la presse ne pourra jamais être piétinée, étant donné qu’elle est une des assurances données par le Président de la République Félix Tshisekedi.

Pour le ministre Muyaya, il est plus qu’urgent de doter à ce secteur des lois actualisées et adaptées aux exigences du moment. Il a sollicité l’autorisation de prendre des arrêtés selon les obligations de la loi afin qu’après les travaux des états généraux ne soit pas comme avant.

Des recommandations

Ces travaux ont abouti à des recommandations, au nombre de 36.  Ces recommandations définissent pratiquement ce que pourrait être demain la nouvelle politique nationale de la communication et médias, les ressources humaines et matérielles. S’adapter à l’ère du numérique pour répondre présent au rendez-vous du développement durable, associer les experts des médias pour le développement à la base des 145 territoires, l’exercice rationnel et efficient de la liberté de la presse, penser à la dépénalisation des délits de presse, instaurer le moratoire -avant l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi- sur les arrestations des journalistes, créer des entreprises de presse fiables, redynamiser le conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, CSAC, l’autorité de régulation,  supprimer les taxes de diffusion, réduire si possible jusqu’à 50% la redevance des médias, recruter objectivement du personnel des médias et rééquiper les médias publics. Les 36 recommandations des états généraux vont jusqu’à la proposition de la création d’un ordre national du journaliste.

Ces états généraux ont eu le mérite d’être un dialogue intergénérationnel où les anciens et les nouveaux acteurs des médias ont sérieusement échangé et dégagé des pistes de solutions pour des médias crédibles et respectables.

Une vue de l’assistance composée principalement des journalistes (Photo droits tiers)

A noter qu’à l’occasion de ces travaux, les professionnels des médias se sont appesantis sur la réforme et l’adaptabilité de la loi de 1996 sur les médias en République Démocratique du Congo ; il faudrait donc, dans un avant-projet à soumettre au Parlement, une nouvelle loi sur la liberté de la presse ; sur la pratique du journalisme ; sur la faisabilité de l’aide publique aux médias congolais et le financement de la presse.

Après donc cette grande première de ces dernières décennies, le plus dur reste la matérialisation de toutes les bonnes idées et bonnes intentions couchées en recommandations de ces assises et leur respect par les différentes parties prenantes.

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