Guerre de l’Est : Menaces croissantes sur les gorilles du parc national des Virunga
Ce n’est un secret de polichinelle que le M23 a installé sa base arrière dans la zone du parc national de Virunga occupée par les gorilles de montagne. L’alerte donnée à cet effet il y a peu par l’Institut congolais de conservation de la nature, ICCN, est suffisante pour mobiliser les ressources conséquentes en vue de parer à toutes les menaces possibles qui pèsent sur cette population en voie d’extinction. Plus le temps passe et que rien n’est fait, plus la vie des gorilles est en péril.
Les conséquences de ce siège du M23 dans le parc national de Virunga sont notamment l’impossibilité du suivi des primates, incluant la difficulté de leur prise en charge nécessaire. L’insécurité affecte négativement en effet la survie des gorilles de montagnes. Et cela fait déjà plusieurs mois que cela dure. Les rebelles du M23 sont présentés comme la principale menace qui pèse actuellement sur les gorilles des montagnes vivant dans ce parc, le plus ancien des parcs nationaux d’Afrique.
Comment peut-il en être autrement lorsqu’on pense qu’actuellement, la zone des gorilles de montagne -en contre-bas du mont Mikeno au sud du parc, où vivent 234 gorilles des montagnes, soit un tiers de la population mondiale de l’espèce, Ndlr- est occupée par les rebelles et cette situation sécuritaire délicate ne permet pas aux équipes de l’ICCN de s’y déployer. Des inquiétudes vivement exprimées par les gestionnaires du parc.
Il sied de signaler que le parc national de Virunga, le plus ancien sur le continent africain, est doté d’un écosystème riche en hébergeant plus de 50% des espèces terrestres d’Afrique qui y sont représentées. Malheureusement, il devient ainsi la victime collatérale de la guerre et des violences au Nord-Kivu, alors qu’il s’agit d’un joyau du patrimoine congolais, africain et mondial. Créé en 1925, le site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.