Rdc-Rwanda : Désamorcer la bombe à quel prix ?

Rdc-Rwanda : Désamorcer la bombe à quel prix ?

C’est depuis quelques mois que plus rien ne va entre la République démocratique du Congo, RDC, et le Rwanda. Un secret de polichinelle. Presque chaque jour qui passe apporte son lot d’escalade entre les deux pays qui s’accusent mutuellement de tentative de déstabilisation. Les derniers développements dans les faits et discours de part et d’autre ne laissent plus aucun doute sur la menace réelle d’un affrontement direct entre les deux voisins. Des initiatives seraient menées dans les coulisses, apprend-on, pour désamorcer la bombe.

Alors que Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M-23, le Rwanda soupçonne son géant voisin de servir de base arrière aux FDLR. Si les accusations de la Rdc sont étayées par plusieurs éléments et témoignages objectifs, les accusations du Rwanda par contre sont de moins en moins soutenues et régulièrement battues en brèche par la défense des autorités congolaises.

Malgré les tentatives de médiation du président angolais d’une part, et de l’ancien président kenyan Uhuru Kenyata d’autre part, la méfiance reste la chose la mieux partagée entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame qui continuent de se regarder en chiens de faïence. Preuve de cette tension toujours palpable, la RDC a décidé d’expulser l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa. Vincent Karega, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a quitté la Rdc le lundi 31 Octobre aussitôt après avoir été notifié quelques heures avant.  Les autorités congolaises qui seraient déjà disposées à prendre d’autres décisions « radicales », d’après certaines sources, disent détenir des rapports émanant de drones qui démontreraient l’arrivée massive de troupes rwandaises sur leur sol en vue de soutenir les rebelles du M23, pour occuper plusieurs autres localités dans le Nord-Kivu et gagner davantage du terrain depuis le weekend dernier en direction de la ville de Goma. Une situation à la base de milliers de nouveaux déplacés dans la région ainsi que des manifestations anti-rwandaises à Goma.

La désescalade est-elle possible ?

La question vaut son pesant d’or, lorsqu’on pense que Kinshasa refuse catégoriquement une quelconque négociation avec les rebelles soutenus par le Rwanda, au moment où ce dernier s’évertue d’accuser son voisin de souffrir d’absence d’un leadership responsable capable d’affronter en face ce problème interne d’après toujours Kigali.  

Qu’à cela ne tienne, toujours est-il qu’il ne saurait y avoir de solution durable  en dehors de la voie diplomatique d’après plusieurs diplomates actifs dans ce dossier.

Toute autre option, craint-on, serait périlleuse pour l’ensemble de la région des Grands Lacs en proie à l’instabilité.

Reste à savoir si les initiatives dont parlent certaines sources, parviendront à obtenir la désescalade si impérieuse.

Au dessus de tout, une implication sincère et efficace de la communauté internationale, avec l’Union africaine, UA, en tête, est de plus en plus invoquée. Tout doit être mis en œuvre, à travers de mécanismes appropriés, pour rabibocher les deux voisins qui, chaque jour qui passe, font un pas de plus vers l’affrontement, constate-t-on à travers faits et discours. Il ne faudra donc pas attendre que le pire arrive pour vouloir jouer les pompiers, interpelle-t-on.

Pour cela, soulignent certains, il faudra commencer par dire la vérité au président rwandais qui, s’il est vrai qu’il a le droit de se défendre, donne parfois l’impression de ne pas jouer franc-jeu. Tant et si bien qu’il est en froid avec la plupart de ses voisins.

La possibilité qui peut découler d’une quelconque négociation entre Kinshasa et les rebelles pro-rwandais du M23  sera notamment l’insertion des combattants de ce mouvement dans les rangs des Forcés armées de la Rdc, FARDC. Une possibilité que les autorités congolaises refusent d’admettre encore, après les mêmes expériences passées qui ont eu le mérite d’affaiblir les forces de défense et de sécurité du pays qui ont été ainsi infiltrées. Kinshasa semble donc prêt à se doter et à user de tous les moyens pour sortir victorieux de cette situation.

C’est donc là toute la chimie de l’équation à résoudre.

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