Verkys Kiamwangana est parti ! Décortiquons ici sa chanson fétiche « Nakomitunaka »… mythique et mystique

Verkys Kiamwangana est parti ! Décortiquons ici sa chanson fétiche « Nakomitunaka »… mythique et mystique

Nouveau coup dur pour le monde musical congolais. Le grand saxophoniste Verckys Kiamuangana Mateta qui a fait la fierté de la musique congolaise a tiré sa révérence au Centre Médical de Kinshasa à l’âge de 78 ans. L’irréparable est survenu ce jeudi 13 Octobre 2022. Le mythe de sa chanson « Nakomitunaka » demeure jusqu’à ce jour…

Il était célèbre par son saxo qui lui a valu le qualificatif de « l’homme aux poumons d’aciers ». Il restera aussi immortel à travers nombreuses de ses chansons, dont la plus mystique et mythique restera « Nakomitunaka », œuvre qui lui avait attiré la foudre du monde religieux occidental.

Né le le19 mai 1944 à Kisantu, dans l’actuelle province du Kongo-Central, Georges Kiamwangana Mateta, alias « Verkys », était un musicien principalement saxophoniste, compositeur, chef d’orchestre, producteur de disques et chef d’entreprise musicale en République démocratique du Congo, RDC.  A partir de1962, il est cité dans les orchestres Los Cantina et Jamel Jazz. En 1963, il entre dans l’Ok Jazz qu’il quittera en 1969 pour créer l’orchestre « Veve ». Il a dominé l’arène musicale congolaise en tant que saxophoniste, éditeur et producteur. Il a favorisé la prolifération des orchestres en RDC.

Bien que reconnu comme un musicien talentueux et prolifique de tous les temps, il était encore plus remarquable en tant que « le premier Africain indigène à posséder une maison de disques » et pour avoir présenté de nombreux artistes congolais majeurs au monde par le biais de son studio d’enregistrement et de son label Veve.

La chanson « Nakomitunaka » décortiquée…

Le terme « Nakomitunaka » veut dire « je continue à me demander ». C’est une interrogation de l’artiste devant la différence existant entre l’homme blanc et l’homme noir au sein de l’Eglise catholique. L’auteur se pose des questions sur l’origine de la peau noire, d’une part, et du manque de la représentation des noirs dans le fondement de cette église, d’autre part. Si les prélats voient en ce titre une forme de provocation, l’artiste se servira du recours à l’authenticité, prôné par le président Mobutu, comme bouclier.

« Ah eh nakomitunaka, Nzambe oh nakomitunaka oh. Mposo muindo ewuta nde wapi oh ? Nkoko na biso ya kala ye nde nani ? Yesu mwana ya Nzambe ye nde mondele, Adamu na Eva bango nde mindele, Basantu nyonso bango mpe mindele, pona nini ». « Ah eh je continue à me demander, oh Dieu je continue à me demander. D’où vient la peau noire ? Qui est notre viel ancêtre ? Jésus fils de Dieu appartient à la race blanche, Adam et Eve, eux de même, sont de la race blanche, tous les saints, eux aussi, sont des blancs, pourquoi ? »

En outre, l’artiste constate avec beaucoup d’amertume dans cette chanson que les statues des blancs sont vénérées tandis que l’homme noir et ses statues ont été voués au diable. Cette mélopée fut enregistrée après le départ du trio « MaDjeSi » dans l’orchestre « Veve ». Verkys fera recours à Pépé Kallé et José Bébé pour chanter en polyphonie cette chanson, et restructurera l’orchestre dont l’ossature sera composée de : Verkys et Kunsita Rubbens au saxo, Roxy Tchimpaka à la guitare solo, Pierre Munonge, à la rythmique, Ye Bondo à la guitare pop. A la batterie, Sylvain Vangu.

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