RDC : Que sont devenus la centaine d’élèves portés disparus ce mardi à Kabambare ?

Alors que le nouvel enlèvement de centaines d’enfants au Nigeria concentre les attentions, des centaines d’élèves étaient cette fois-ci portés disparus aussi en RDC, depuis mardi 15 décembre, dans le territoire de Kabambare dans la province du Maniema. Ces derniers auraient pris la fuite lors d’affrontements entre deux factions Maï-Maï. Sur place, peur et effroi se sont installés et la parole se libère difficilement. 

La nouvelle a été rapportée en premier par notre consœur Radio Okapi. Depuis, il était difficile de recueillir des témoignages sur place. Les familles des enfants ne souhaitant pas s’exprimer de peur des représailles ou de perdre leurs enfants. D’autres préfèrent garder le silence, le temps d’y voir plus clair. 

Contacts avec les Maï-Maï 

Pour Auguy Musafiri, gouverneur du Maniema, la province dans laquelle se sont déroulés les faits qui s’exprimait hier, les enfants n’ont pas été enlevés par les Maï-Maï. « Il y a eu des affrontements dans le secteur de Babuyu », confirme-t-il, parlant d’affrontements entre deux factions Maï-Maï,  les Brown Omari et les Sendwe. « Pendant ces affrontements, dans ce village, il y avait des écoles et les écoliers ont pris peur et sont allés en brousse. » 

Auguy Musafiri ne voulait pas parler d’enlèvements. « Nous ne pouvons pas confirmer, mais les services de sécurité vont essayer de voir quels sont les élèves qui ne sont pas rentrés à la maison. Nous sommes en contact avec les Maï-Maï qui ont fait ça, ils n’ont pas demandé de rançon. » 

La société civile du Maniema, représentée par son président Stéphane Kamundala, a condamné ces actes en attendant que lumière soit faite sur le sort de ces enfants. « L’information liée à l’enlèvement des enfants n’est pas encore confirmée jusque-là », insiste lui aussi Stéphane Kamundala. « Face à des actes qui entrainent le déplacement des populations qui vivent paisiblement, la société civile du Maniema condamne toutes ces actions menées de manière clandestine et qui causent des morts d’hommes. » 

Les enlèvements au Nigeria dans toutes les têtes

Ces faits, à quelques détails près, rappellent ce qui s’est passé le 11 décembre dans l’Etat de Katsina au nord du Nigeria, où plus de trois cents élèves ont été enlevés par des hommes armés. Depuis, cet enlèvement a été revendiqué par Boko Haram. Les rapts d’enfants ou de femmes sont devenus une pratique récurrente utilisée par les groupes armés pour subvenir à leurs besoins financiers.

« La question du rapt devient une question préoccupante sur tout le continent« , confirme le professeur Bob Kabamba qui enseigne à l’université de Liège en Belgique. « La plupart des groupes armés tel qu’on les connaît dans leur genèse vivent du pillage des ressources naturelles. Si ces ressources se font de plus en plus rares ou difficiles à atteindre, on essaye de trouver d’autres modes de recherche de moyen financier pour continuer à alimenter les achats d’armes et continuer à alimenter les groupes. » 

Et en attendant une suite précise, que ces enfants puissent être retrouvés et qu’ils regagnent leurs domiciles, les enquêtes se poursuivaient encore sur place. Le gouverneur Auguy Musafiri avait alors promis de communiquer à cet effet.

Avec DW.COM

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